La justice française rejette une nouvelle demande de mise en liberté de Tariq Ramadan
La justice française a rejeté, pour la troisième fois, une demande de mise en liberté de l’islamologue Tariq Ramadan, en détention provisoire depuis six mois pour des accusations de viols, après une expertise informatique à sa charge, rapportent mercredi des médias français.
L’expertise du téléphone et de l’ordinateur de l’universitaire suisse, 56 ans, qui a été remise lundi aux magistrats, contredit sa version des faits qui lui sont reprochés, précisent les médias en citant des sources proches du dossier.
En août dernier, la Cour d’appel de Paris avait déjà rejeté une deuxième demande de mise en liberté.
Confronté en juillet et en septembre à ses accusatrices dans le bureau des juges, Tariq Ramadan, qui aurait reconnu des relations extraconjugales consenties et des « rapports fougueux, de domination » avec d’anciennes maîtresses, avait réaffirmé n’avoir jamais entretenu de tels rapports avec les plaignantes.
Après ce nouvel refus des juges d’instruction, un juge des libertés et de la détention doit encore se prononcer dans les trois jours sur cette demande de mise en liberté.
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Souffrant d’une sclérose en plaque depuis 2006, le théologien réclame, depuis le début de sa détention, sa remise en liberté moyennant une caution mais les juges avaient estimé que le traitement médical auquel il est soumis «n’est pas incompatible» avec sa détention provisoire. Ses avocats avaient pourtant fait valoir que son état de santé se serait détérioré en détention,
Dès son arrivée à la prison Fleury-Mérogis (région parisienne), il s’était plaint de crampes, de fourmillements et picotements, avait indiqué une source proche du dossier.
Incarcéré depuis le 2 février, Tariq Ramadan est mis en examen pour viol et viol sur personne vulnérable, des accusations qu’il conteste. Fin octobre dernier, deux femmes avaient déposé plainte contre l’islamologue, qu’elles accusent de les avoir violées.
L’une d’elles l’accuse de l’avoir violée et frappée lors de leur unique rencontre dans un hôtel à Lyon en 2009 et la seconde, d’avoir abusé d’elle dans un hôtel à Paris en 2012.
En juin dernier, une troisième femme a également porté plainte contre l’islamologue pour des faits similaires.