DGSN: Prévention et modernisation, mots d’ordre pour contrer une menace criminelle multiforme
Une stratégie claire et multidimensionnelle, des objectifs précis, des moyens d’action à la hauteur des ambitions et un engagement infaillible au service des citoyens et de la Patrie : c’est la formule gagnante qu’a adoptée la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) dans sa lutte sans relâche contre le crime dans toutes ses formes.
Abnégation, rigueur et transparence sont des valeurs fondamentales de ce corps de sécurité qui peut se vanter d’avoir l’un des bilans les plus honorables réalisés par une institution nationale.
Sur les dernières années, la Sûreté nationale, qui a célébré en mai dernier le 62ème anniversaire de sa création, a franchi un palier en matière de lutte contre le phénomène criminel et de renforcement du sentiment de sécurité chez les citoyens. Point d’orgue de cet effort, la stratégie 2015-2018 la DGSN a permis bien des avancées dans ce domaine.
Le plan d’action de prévention et de répression du crime a occupé une place importante dans cette stratégie. Ainsi, un total de 1.636.824 personnes ont été déférées devant le ministère public durant la période allant du 15 mai 2015 au 14 mai 2018. Signe d’efficacité, le taux de répression (de résolution des crimes) a atteint environ 92% de ce total.
« Mieux vaut prévenir que guérir » : les éléments de la DGSN saisissent mieux que quiconque la portée de cet adage, puisque prévenir, anticiper et étouffer dans l’œuf les projets criminels, sont des réflexes qui font partie de leur travail de chaque jour. Grâce à cette approche proactive qui consiste à neutraliser les personnes recherchées avant qu’elles ne commettent leurs crimes et à renforcer la couverture sécuritaire sur la voie publique, un total de 465.458 individus faisant l’objet de mandats de recherche au niveau national ont été arrêtés durant la période précitée.
Parmi ces prévenus, 65.175 étaient recherchés pour vols divers, 70.657 pour des crimes et délits contre des personnes, 42.387 pour des crimes portant atteinte à la famille et aux mœurs, 119.104 pour des crimes économiques et financiers et 28.032 pour trafic de drogues et psychotropes.
Si les services de sécurité sont constamment mobilisés pour faire la chasse aux « loups solitaires » qui sèment la panique là où ils vont, ils ne baissent pas, non plus, la garde face aux réseaux criminels qui, plus structurés et mieux nantis, représentent un réel danger pour la société. Pas moins de 1.388 réseaux criminels ont été ainsi démantelés entre mai 2015 et mai 2018.
Dans la foulée, la police a procédé à l’arrestation de 2.486 individus s’adonnant au vol sur la voie publique, 15.883 autres dans des affaires liées à l’immigration irrégulière, dont 783 organisateurs opérant dans le cadre de 109 réseaux criminels actifs dans le domaine de l’immigration clandestine via des bateaux, des véhicules ou utilisant des documents d’identité et de voyage falsifiés, selon les données publiées par la direction générale.
Etant donné l’évolution de la menace criminelle qui transcende les frontières nationales, la coordination et l’échange d’informations entre les appareils sécuritaires des Etats deviennent, non pas un choix, mais une nécessité. Les services de la DGSN en sont parfaitement conscients.
Les dernières années ont ainsi connu une intensification de la coopération bilatérale avec les différents pays, et de la coopération multilatérale avec les organisations internationales et régionales spécialisées dans le domaine policier.
Cette coopération a permis l’arrestation, entre 2015 et 2018, de 301 individus qui faisaient l’objet de mandats de recherche internationaux, tandis que 346 mandats d’arrêt internationaux ont été émis par les autorités judiciaires spécialisées.
La lutte contre le trafic de drogue est un autre domaine où la DGSN a marqué beaucoup de points durant les trois ans passés. Un total de 282.338 individus ont été ainsi déférés devant la justice dans le cadre de 239.904 affaires qui se sont soldées par la saisie de 289.268 kg de chanvre indien, 4.615 kg de cocaïnes, 42 kg d’héroïne, 2.874.177 de comprimés psychotropes, dont 1.355.858 comprimés de type ecstasy, fabriqués clandestinement à l’étranger et destinés au Maroc.
En matière de lutte anti-drogue, une opération particulière a marqué les esprits en 2017. Le 2 octobre de cette année, la DGSN a réussi un coup de maître en procédant à la saisie d’une quantité record de 2,588 tonnes de cocaïne brute dont le taux de concentration s’élève à 93% (un niveau jamais atteint auparavant) et dont la valeur marchande, après traitement, atteint la bagatelle somme de 25,85 milliards de dirhams (environ 2,75 milliards de dollars). Qualifiée de « saisie du siècle » par la presse marocaine et étrangère, cette opération a abouti à l’arrestation, le 4 octobre 2017, de 15 personnes dont des binationaux maroco-espagnols ou maroco-néerlandais.
Le démantèlement de ce réseau sophistiqué, qui disposait de ramifications dans plusieurs villes marocaines ainsi que dans des pays de l’Amérique du Sud, de l’Europe et du monde arabe, est une illustration de plus de la vigilance, du professionnalisme et de la compétence, d’un niveau international, qui caractérisent l’action de la DGSN et qui font de cette institution un acteur clé de la lutte anti-drogue dans la région.
Les criminels et délinquants surfent de plus en plus sur la vague des nouvelles technologies pour piéger leurs victimes. Mais c’est sans compter sur la vigilance des fins limiers de la DGSN qui, sensibles à cette nouvelle donne, parviennent à démasquer de plus en plus de « cybercriminels ». Sur les trois dernières années, les éléments de la Sûreté nationale ont démêlé l’écheveau de 2.625 « crimes informatiques » et arrêté dans ce cadre 1.436 individus, tandis que 1.125 autres ont été appréhendés pour leur implication dans des affaires liées à des menaces de diffusion et de divulgation de photos des victimes en utilisant les technologies de l’information.
Afin d’assurer la disponibilité, la réactivité et l’efficience nécessaires des interventions policières, la Sûreté nationale a misé, dans le cadre de sa stratégie triennale, sur la modernisation de ses structures et le renforcement de son déploiement territorial.
Ainsi, et pour la première fois de son histoire, la Sûreté Nationale a créé, ces trois dernières années, 13 brigades régionales de recherches et d’investigations, dont la mission est d’assurer les interventions policières d’envergure dans les affaires de grande criminalité et, au besoin, fournir l’appoint nécessaire aux unités déconcentrées lors des opérations policières à haut risque, concernant notamment les cas d’enlèvements, des prises d’otages, de démantèlement des réseaux criminels et autres formes de criminalité organisée.
Ces brigades, implantées dans plusieurs villes marocaines, y compris Laâyoune, Dakhla, Guelmim et la région de Draâ-Tafilelt, seront généralisées à l’ensemble des villes du Royaume.
Malgré l’ampleur des réalisations accomplies, les services de sécurité ne se reposent pas sur leurs lauriers. Pour ces soldats de l’ombre, maintenir l’ordre public et protéger la vie et les biens des citoyens est un combat de tous les jours qui nécessite une mobilisation constante face à une menace criminelle qui s’amplifie et prend de nouvelles formes, mais aussi beaucoup de courage, de dévouement et de sacrifices. Une mission des plus nobles qu’ils accomplissent au péril de leur vie et qui leur vaut le respect et la confiance des Marocains.