Conférence internationale à Paris sur la gouvernance sécuritaire en Afrique avec la participation du Maroc
La capitale française a abrité, jeudi à la Bourse du travail à Paris, une conférence internationale sur la gouvernance sécuritaire en Afrique, à laquelle a pris part le Maroc représenté par l’ambassadeur du Royaume en France, Chakib Benmoussa.
Organisée à l’initiative de l’Institut Mandela de Paris, un think tank pour la promotion de la renaissance et de l’émergence de l’Afrique, cette conférence a connu la participation de responsables sécuritaires, ambassadeurs, chercheurs et experts en défense et sécurité.
Deux principaux thèmes ont formé l’ossature de cette conférence internationale à savoir ‘’Les racines de l’extrémisme et réalité du terrorisme en Afrique’’ et « La géopolitique du terrorisme en Afrique’’.
Dans une intervention à l’ouverture de cette conférence internationale, l’ambassadeur du Royaume du Maroc en France a souligné la nécessité pour les dirigeants africains et l’ensemble des acteurs de la Communauté Internationale, notamment l’ONU, de redoubler d’efforts pour éradiquer le fléau du terrorisme qui touche quasiment toutes les régions du continent africain (de la Corne de l’Afrique au Golfe de Guinée, en passant par le Sahel et le Sahara, l’Afrique du Nord ou encore le bassin du lac Tchad), et lui trouver des réponses africaines.
Selon Benmoussa, les réponses sécuritaires ne peuvent résorber la problématique du terrorisme tant que demeurent les ingrédients du terreau qui le rendent fertile à savoir, la pauvreté, l’ignorance, les inégalités sociales, le chômage, le sentiment d’exclusion et autres maux sociaux qui continuent d’alimenter le quotidien de la jeunesse africaine. Il est impératif donc, a souligné l’ambassadeur du Maroc, de mettre au point des stratégies globales, intégrant la dimension sociale et le volet développement, à travers notamment les composantes éducative et religieuse, pour une diffusion efficiente de la culture de la tolérance, d’ouverture et de modération.
C’est le cas du Maroc qui a pris très tôt et de manière proactive la mesure du danger de l’extrémisme violent, en mettant en place une stratégie globale et multidimensionnelle qui repose au niveau interne sur le triptyque: Promotion des valeurs culturelles religieuses authentiques ; développement humain équitable et inclusif ; Sécurité et justice. Puis sur une coopération internationale et interrégionale agissante et affirmée, a souligné le diplomate.
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Il a relevé dans ce contexte la coopération internationale optimale du Royaume qui a permis de déjouer plusieurs projets d’attentats dans différents pays, surtout en Europe avec lesquels le Maroc coopère pleinement (France, Royaume-Uni, Belgique, Espagne, Pays-Bas…).
« Le Maroc participe activement sur les plans régionaux et internationaux à la lutte contre l’extrémisme. Des efforts reconnus qui lui ont permis d’être élu, puis réélu jusqu’en 2020, à la coprésidence du Forum global de lutte contre le terrorisme (GCTF) au sein duquel il est à l’origine de plusieurs initiatives’’, a souligné Benmoussa.
Il a toutefois regretté vivement « l’absence de coopération avec le pays voisin, l’Algérie qui s’est lancé dans une course à l’armement’’. « Là aussi le coût du non-Maghreb pèse lourdement dans la stabilité de la région’’, a-t-il déploré.
Au début de son intervention, l’ambassadeur du Maroc a tenu à rappeler l’hommage rendu par SM le Roi, à l’occasion du sommet de la paix Nelson Mandela tenu cette semaine à New York, à l’immense personnalité de Nelson Mandela, cet homme universel au destin local, national continental et international, un apôtre de la paix et de la compréhension entre les nations, soulignant « combien la lumière de Madiba nous manque face aux défis qui se multiplient en Afrique: changements climatiques, migrations, terrorisme, crime transfrontaliers..’’
L’Institut Mandela (IM) dont le siège se trouve à Paris, se veut un think tank de promotion de l’égalité des chances, favorable à l’économie de marché, à la solidarité internationale et à l’unité africaine.
L’Institut, qui se donne pour objectif majeur de garder vivant l’esprit et l’inspiration de Nelson Mandela dans la promotion des valeurs de paix, focalise ses recherches notamment sur les thématiques de la paix, la sécurité et le développement en Afrique, l’émergence économique africaine, la géopolitique des matières premières, les perspectives de la gouvernance africaine et les question liées à l’énergie et le climat.