Lutte contre la corruption: la ligne téléphonique lancée par le Ministère public, une mesure encourageante à généraliser
Le secrétaire général de Transparency Maroc, Ahmed Bernoussi a indiqué, mercredi à Rabat, que la mise en service d’une ligne téléphonique par le Ministère public pour la dénonciation de la corruption est une mesure encourageante qui doit être généralisée.
« Nous avons été encouragés par le lancement par le ministère public d’une ligne téléphonique qui a permis depuis mai 2018 la présentation devant la justice de 39 cas de corruption avérés. Nous espérons que tous les secteurs prennent des démarches similaires, pour que le citoyen récupère la confiance en les institutions« , a affirmé Bernoussi dans une déclaration à la MAP, à l’occasion d’une table ronde sur « La répression dans la stratégie nationale de lutte contre la corruption« .
Bernoussi a, dans ce sens, insisté sur l’importance de la répression, qui constitue un pilier fondamental de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, en tant qu’outil de dissuasion à même d’endiguer ce phénomène.
Rappelant que cette stratégie, adoptée en 2015, repose sur cinq piliers, à savoir la gouvernance, la prévention, la formation et la communication, en plus de la répression, le responsable a fait savoir que cette rencontre est une occasion pour faire le bilan sur les avancées réalisées en matière de lutte contre la corruption et les mesures qui restent à prendre.
→ Lire aussi : L’éducation et la formation, des piliers essentiels de la stratégie du Maroc de lutte anti-corruption
A ce propos, Bernoussi a regretté le retard accusé au niveau de la mise en œuvre de cette stratégie, notant que la commission nationale de suivi, composée de représentants des autorités gouvernementales, d’instances de gouvernance, de la société civile et du secteur privé, n’a tenu sa première réunion qu’en avril 2018.
Les intervenants à cette rencontre, qui a également connu la participation des représentants des départements de la Justice et de la Réforme de l’administration, ont mis en avant les « dangers graves » de la corruption et ses répercussions sur les efforts déployés pour le développement et l’investissement, soulignant que cette table ronde s’inscrit dans le suivi par la société civile de la politique publique en matière de lutte contre la corruption.
Selon un communiqué de Transparency Maroc, cette table ronde est la première d’une série de trois rencontres consacrées chacune aux piliers gouvernance, prévention et répression et programmées dans le cadre du projet de suivi du déploiement de la stratégie nationale de lutte contre la corruption.
Ce projet a pour but d’assurer un suivi régulier de la mise en œuvre de cette stratégie et d’organiser le plaidoyer pour une mise en application effective, précise la même source.