Cent cinquantième anniversaire de Ghandi Apôtre de la non-violence et des droits de l’homme
L’Inde ainsi que toutes les Ambassades indiennes dans le monde ont célébré le 2 Octobre 2018 le cent cinquantième anniversaire de Ghandi (1869-1948).
Mohandas Karamchand Ghandi est né en Inde à Porbandar dans l’Etat du Gujarat. De religion hindouiste, il apprend dès sa jeunesse à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. A l’âge de 19 ans, il part à Londres pour suivre des études de droit. De retour dans son pays, il exerce avec succès son métier d’avocat. En 1883 et pendant 21 ans, il vit en Afrique du Sud où il est nommé Conseiller juridique d’une Société indienne.
Il y découvre comment les noirs et les indiens sont privés de nombreux droits civiques, et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il y entreprend un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Il y développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse dans un ouvrage intitulé « Hind Swaraj ».
Il retourne en Inde en 1914 qu’il parcourt pour mieux la connaître, et demande aux Indiens de s’engager dans l’armée pour soutenir les Britanniques dans la première Guerre mondiale. Devenu célèbre dans toute l’Inde, il organise la résistance civique et des campagnes de non-coopération, avec notamment le boycott des autorités, des tribunaux et des écoles.
C’est à ce moment qu’il est surnommé par les indiens « Mahatma » (La grande Âme), et qu’il se lance dans une campagne visant l’indépendance économique face à la politique coloniale britannique. Il est arrêté par les autorités britanniques en 1922 et libéré en 1924. En 1930, il entreprend une nouvelle campagne de désobéissance civile visant la suppression des impôts, notamment sur le sel. Il est de nouveau emprisonné puis libéré en 1931. Il entreprend alors une lutte pour l’abolition du système des castes et l’égalité des droits pour les « intouchables ». L’Inde obtient en 1935 une indépendance partielle. Il crée alors le parti du Congrès avec Nehru et œuvre pour l’indépendance totale de l’Inde.
Pendant la seconde guerre mondiale, il refuse de soutenir les Britanniques sans la contrepartie de l’indépendance immédiate, et leur lance un appel de quitter l’Inde « Quit India ». Il s’ensuit une révolte radicale pour l’indépendance et de terribles répressions. Ghandi est arrêté en 1942 puis libéré pour des raisons de santé. En 1944, les Britanniques s’engagent à accorder l’indépendance aux Indiens s’ils mettent un terme aux querelles entre musulmans et hindous.
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Ghandi s’oppose de toutes ses forces à la partition de l’Inde, mais doit se résoudre en 1947 à la création de deux Etats : L’Inde et le Pakistan. Il ne peut empêcher le déclenchement des violences entre musulmans et hindous. L’Inde a obtenu officiellement son indépendance le 15 Août 1947 et Ghandi meurt assassiné le 30 Janvier 1948 par un fanatique hindou. On ne peut que s’incliner devant ce Grand homme pour ses combats non-violents et pour la défense des droits de l’homme. Ghandi a eu une influence considérable sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, et notamment pour les noirs en Amérique de Nord sous la direction d’un autre Grand homme Martin Luther King.
Le message laissé par Ghandi est des plus actuels en ce début du XXIème siècle. Le monde est en effet marqué par la violence et le non respect des droits de l’homme. C’est ainsi qu’en 2006 a été fondé « L’Etat islamique » sur une partie du territoire d’Irak et de Syrie. Le système totalitaire mis en place est d’une violence inouïe ne respectant aucun droit de l’homme.
Les actes inhumains de « L’Etat islamique » se sont répandus sous forme d’attentats terroristes partout dans le monde frappant les cinq continents. Suite également au « Printemps arabe », les actes de violence ont touché l’Afrique de Nord avec une situation chaotique en Libye. Le Moyen-Orient souffre également d’une guerre meurtrière en Syrie et en Yémen. L’armée israélienne n’hésite pas à tirer à balles réelles sur les manifestants civils à Gaza lors des « marches hebdomadaires de retour », causant des milliers de morts et de blessés. Un autre phénomène est apparu en Occident en ce début du XXIème siècle : la montée du nationalisme avec l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, et la poussée des partis extrémistes en Europe.
Or tous ces actes que nous vivons actuellement ont été dénoncés par Ghandi qu’on retrouve dans ses citations. C’est ainsi qu’il a déclaré « Je m’oppose à la violence parce qu’elle semble produire le bien qui n’est que transitoire, tandis que le mal produit est permanent ». Concernant la résistance palestinienne sous l’occupant israélien, une autre citation de Ghandi la justifie.
« Dès que quelqu’un comprend qu’il est contraire à sa dignité d’homme d’obéir à des lois injustes, aucune tyrannie ne peut l’asservir ». Enfin concernant la montée du nationalisme, Ghandi a déclaré : « Le droit même de vivre ne nous est donné que si nous remplissons notre devoir de citoyens du monde. Le nationalisme n’est pas la plus haute conception. La plus haute conception est la communauté mondiale ». Cette citation devrait être méditée par Donald Trump et tous les extrémistes de tous bords.
En conclusion, on ne peut que déplorer la situation dangereuse du monde actuel marqué par la violence, le non-respect des droits de l’homme et la montée du nationalisme. La société civile et notamment les intellectuels doivent se mobiliser par faire pression sur les politiques en vue du retour des valeurs qui ont progressivement été mis en place après la seconde guerre mondiale.