La valorisation du capital humain, nouveau modèle de développement du Royaume
La valorisation du capital humain doit constituer le fer de lance du nouveau modèle de développement du Royaume, ont souligné unanimement les intervenants au 1er panel du 2ème colloque international sur la reconsidération du modèle de développement à la lumière des évolutions que connaît le Maroc qui se tient à Skhirat.
Ainsi, le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, Noureddine Boutayeb, a indiqué que le nouveau modèle de développement doit donner la priorité au développement du capital humain, facteur essentiel pour une croissance économique durable et inclusive, ainsi qu’à l’éducation, à la santé, à l’adéquation de la formation, à l’emploi et à l’inclusion économique des jeunes.
C’est dans ce sens que la phase 3 de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) est résolument tournée vers le développement du capital humain, a précisé M. Boutayeb, expliquant que l’objectif de l’Initiative est de « fédérer les bonnes volontés et les actions en matière de développement humain, de les booster et de les catalyser ».
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Il est nécessaire de s’orienter vers l’économie du savoir et de se tourner résolument vers les nouvelles technologies de l’information, ainsi qu’à celles liées aux énergies renouvelables, a ajouté le ministre délégué, soulignant qu’il faut améliorer davantage la compétitivité à travers la « simplification drastique des procédures, la lutte contre la corruption, la réforme de l’administration, l’accompagnement et l’encouragement de l’investissement productif ».
Même son de cloche chez le gouverneur de Bank Al Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, qui a relevé que la valorisation du capital humain est déterminante dans le processus de développement, regrettant toutefois le retard qu’accuse le Maroc à ce niveau dans le dernier classement de la Banque Mondiale (BM).
Il s’agit d’un défi d' »ampleur » auquel le Royaume s’est attaqué à travers l’élaboration de la vision 2030 et sa déclinaison en loi-cadre, a ajouté M. Jouahri, estimant, à cet égard, que cette réforme constitue « l’ultime chance » pour développer le capital humain du Maroc, le valoriser et placer ainsi le Royaume sur la voie de l’émergence.
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Cette réforme « doit prendre en compte la révolution digitale pour ne pas être rapidement obsolète », a précisé M. Jouahri qui n’a pas manqué de rappeler que la transformation digitale qu’a connu le monde a été marquée par une évolution plus rapide, plus profonde et plus diffuse que ce qui était prévu.
Voilà pourquoi, a poursuivi le gouverneur, il faut se préparer dans les meilleures conditions possibles pour éviter que la « fracture (ndlr: en matière technologique) avec les pays développés ne s’élargisse davantage ».
De son côté, le PDG du Crédit immobilier et hôtelier, Ahmed Rahhou, a estimé que cette révolution digitale bouleversera le monde de l’emploi qui mutera de sorte à ce que plus de la moitié des métiers qui existent actuellement auront disparu dans une quinzaine d’années, ajoutant que pour répondre à cette nouvelle configuration, notre système éducatif est appelé à être réformé.
Toujours pour répondre à ces nouveaux besoins du marché du travail, M. Rahhou a appelé à briser l’étanchéité qui existe entre le monde du salariat et celui de l’entreprenariat qui doit être encouragé via des procédures moins rigides.
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Pour sa part, le président de la Confédération Général des Entreprises du Maroc, Salaheddine Mezouar, a insisté sur le rôle dévolu au secteur privé dans la réalisation d’un nouveau modèle économique et social, qui doit, selon lui, permettre le développement de l’entreprenariat, des très petites entreprises (TPE) et des petites et moyennes entreprises (PME).
Ce colloque international est organisé les 19 et 20 octobre par l’Association des Membres de l’Inspection Générale des Finances (AMIF) en collaboration avec le ministère de l’Economie et des Finances.
Au menu de ce conclave, organisé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, plusieurs panels et débats consacrés notamment au rôle des institutions dans la reconsidération du modèle de développement marocain, la vision politique du modèle de développement et la place de la société civile et des universitaires dans ce domaine.
A l’effet d’avoir des regards, lectures et approches croisés et enrichissants, cet événement connaît la participation des secrétaires généraux de partis politiques, des institutionnels, des représentants de la société civile, des enseignants chercheurs ainsi que des personnalités étrangères et experts internationaux.