Nouveau modèle de développement : grande convergence des visions des partis politiques

Les débats ayant marqué le second panel du deuxième colloque international sur « la reconsidération du modèle de développement à la lumière des évolutions que connaît le Maroc » qui se tient à Skhirat ont fait ressortir une grande convergence des visions des différents partis politiques.

Intervenant à l’occasion ce panel organisé sous le thème « quelle vision politique du modèle de développement », le président du conseil national du parti de la justice et du développement (PJD), Driss El Azami Idrissi, a relevé que la vision de son parti pour le nouveau modèle de développement est définie par trois déterminantes inspirés de la constitution de 2011 qui a permis d’accélérer l’évolution du pays.

Sur le plan politique, ces déterminantes procèdent des constantes du Royaume, du respect des choix démocratiques et de la volonté populaire en réponse aux besoins des citoyens, a-t-il précisé, ajoutant que sur le plan économique la constitution a consacré les principes de la libre entreprise, de la libre initiative, et de la concurrence loyale visant à faciliter l’accès des jeunes à l’emploi.

Pour ce qui est du troisième volet relatif aux droits et aux libertés, M. El Azami Idrissi a fait savoir que la loi fondamentale a insisté sur la solidarité qui se matérialise par la prise en charge des populations vulnérables et la lutte contre la concentration des richesses, ce qui implique la valorisation du capital humain en offrant un intérêt particulier à l’éducation, à la formation et à la santé.

De son côté, la membre du bureau politique du Rassemblement national des indépendants (RNI), Mbarka Bouaida, a indiqué que le succès de tout modèle de développement est tributaire de l’intérêt qu’il portera aux chantiers prioritaires des Marocains, à savoir l’emploi, la santé et l’éducation.

En accordant davantage d’intérêt au secteur des services, à l’économie de loisir, aux industries automobiles et aéronautique, le Maroc pourrait créer 2 millions et 200.000 emplois en cinq ans, a dit Mme Bouaida, tout en insistant sur l’importance d’encourager les initiatives privées, l’entreprenariat et la création de très petites entreprises (TPE) et de petites et moyennes entreprises (PME).

S’agissant de l’éducation, Mme Bouaida a mis l’accent sur l’impératif de lutter contre la déperdition scolaire, d’intégrer l’enseignement préscolaire dès l’âge de 3 ans et d’utiliser les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) dans l’enseignement, précisant que ces mesures doivent être accompagnées par l’amélioration des conditions de travail des enseignants.

Elle a, en outre, affirmé que le Royaume doit se doter d’une vision claire dans le domaine de la santé, appelant à la généralisation de la couverture sociale pour l’ensemble des citoyens et à la gratuité des services de santé.

Le secrétaire général du parti Istiqlal (PI), Nizar Baraka, a, quant à lui, fait savoir que le nouveau modèle de développement doit être basé sur une vision stratégique définie et claire, ainsi que sur les acquis positifs du modèle actuel qui « n’a pas échoué » mais qui a atteint ses limites.

→Lire aussi: Le Maroc, exemple en matière d’édification institutionnelle et développement

Il est également primordial de réduire les disparités sociales et territoriales et œuvrer à l’élargissement de la classe moyenne afin qu’elle puisse participer à l’accélération du processus de développement, à la créativité et à l’innovation.

Pour sa part, le représentant de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Ahmed El Aked, a relevé que les déterminantes censées encadrer le nouveau modèle de développement sont liées à l’attraction des investisseurs, à la justice territoriale et à la solidarité sociale qui doit se décliner à travers une bonne répartition des richesses.

La mise en place d’un modèle économique juste et équitable passe impérativement par l’égalité des chances dans l’éducation, afin que l’ensemble des enfants marocains puissent disposer des mêmes outils cognitives nécessaires à leur réussite, a souligné M. El Aked, notant, par ailleurs, que ce modèle doit prendre en compte l’ensemble des défis numériques, démographiques, écologiques et sécuritaires.

Ainsi, le modèle de développement doit reposer sur cinq piliers essentiels à même de permettre au Royaume de suivre le rythme des changements que connaît le monde, il s’agit des piliers institutionnel, économique, social, sociétal et culturel, a-t-il fait savoir.

De son côté, le membre du bureau politique du parti Authenticité et modernité (PAM), Samir Belfkih, a indiqué que les analystes sont unanimes quant au fait que le nouveau modèle de développement doit reposer sur un modèle de croissance économique, sociale, environnementale et territoriale axé sur la formation d’un capital humain capable de créer des richesses et de les gérer équitablement.

Les partis politiques ont un rôle important à jouer dans la poursuite du processus démocratique du Royaume et le renforcement du rôle des institutions représentatives et des élus, a souligné M. Belfkih, qui a, en outre, estimé qu’il faut encourager l’économie du savoir et les entreprises qui se lancent dans le monde des NTIC.

Ce colloque international est organisé les 19 et 20 octobre par l’Association des Membres de l’Inspection Générale des Finances (AMIF) en collaboration avec le ministère de l’Économie et des Finances.

Au menu de ce colloque, organisé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, plusieurs panels et débats consacrés notamment au rôle des institutions dans la reconsidération du modèle de développement marocain, la vision politique du modèle de développement et la place de la société civile et des universitaires dans ce domaine.

Cet événement connaît la participation des secrétaires généraux de partis politiques, des institutionnels, des représentants de la société civile, des enseignants chercheurs ainsi que des personnalités étrangères et experts internationaux.

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