Lhafi optimiste quant au bilan de la stratégie bois-énergie
Le Haut-commissaire aux Eaux et forêts et à la lutte Contre la désertification, Abdeladim Lhafi, s’est montré optimiste quant au bilan de la stratégie bois-énergie 2015-2024. « Nous allons arriver à un bilan équilibré » dans la réalisation de la stratégie bois-énergie, a estimé le Haut-commissaire aux Eaux et forêts et à la lutte Contre la désertification, Abdeladim Lhafi dans un entretien à la MAP.
L’objectif de la stratégie est de « gagner 7.500 tonnes de bois/an (…). A terme de ce plan, c’est 150.000 tonnes de bois qui va être économisé. Et si vous comptez les externalités (…), nous allons arriver pratiquement à un bilan équilibré« , a-t-il déclaré.
« La réussite de cette opération peut être jugée à travers (…) l’indicateur de satisfaction des populations et surtout l’indicateur relatif à une demande accrue des populations permettant d’avoir encore plus de fours (améliorés, ndlr), compte tenu de leurs résultats qui répondent à des besoins spécifiques« , a-t-il relevé.
La forêt produit environ 3,25 millions de tonnes de bois par an, alors que les besoins du monde rural se chiffrent à près de 6 millions de tonnes de bois, « ce qui veut dire que les besoins sont deux fois supérieurs à ce que la forêt peut produire dans des conditions durables, c’est-à-dire sans décapitaliser« , a expliqué le responsable.
Partant de ce constat, il était évident pour le HCEFLD d’agir à la fois sur l’offre et sur la demande, a-t-il poursuivi, précisant que 90% des besoins des populations rurales et de celles qui vivent dans la forêt sont couverts par les droits d’usage, notamment « l’utilisation du bois mort et du bois gisant » pour cuire ou se chauffer…etc ».
« Les 10% restants sont les bois qui sont mis dans le circuit de commercialisation par le HCEFLD et qui consiste à vendre un certain nombre de tonnage pour le mettre dans le marché par le circuit organisé à travers les adjudications publiques », a-t-il indiqué.
Ainsi, le Haut-commissariat a augmenté l’offre en multipliant les opérations de reboisement qui sont passées d’à peu près 13.000 hectares par an à 40.000 dans les décennies avant l’an 2000 jusqu’à 50.000 hectares par an sur les 15 dernières années, a-t-il relevé.
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Outre ces actions, d’autres mesures ont été prises pour répondre aux besoins de ces populations qui souffrent aussi des effets de la vague de froid qui sévit lors de la saison hivernale.
En effet, il a été nécessaire d’organiser les ayants droit et les usagers sous forme de coopératives ou d’associations pour devenir »les interlocuteurs de l’administration des eaux et forêts (…) et pour pouvoir travailler de façon participative et contractuelle », a jugé M. Lhafi.
Il a également noté la distribution de fours améliorés qui coûtent entre 1.000 et 1.200 DH l’unité et qui sont fabriqués sur la base d’un certain nombre de technologies simples qui permettent d’économiser entre 50 et 60% du bois utilisé, mettant en avant leur rôle dans l’amélioration des conditions de vie des populations rurales en matière d’hygiène et de santé publique.
« Les ménages qui utilisent 100 kilos par exemple de bois pour une activité donnée, ils peuvent réduire cette utilisation à 40 ou à 50 kilos seulement en utilisant ces fours », a-t-il expliqué, ajoutant qu’en « économisant les quantités utilisées, on économise aussi le temps qui peut être utilisé à d’autres fins que le ramassage de bois ».
« Nous avons prévu de distribuer plus de 60.000 fours améliorés et en 2018, nous allons distribuer à peu près 6.200 fours destinés à des zones qui ont été classées en fonction de la sévérité des conditions climatiques« , a-t-il déclaré.
Ces opérations, qui s’inscrivent dans un régime de développement durable, sont surtout des opérations de vulgarisation, selon le Haut-commissaire qui a souhaité que les populations, les coopératives et les associations « puissent recourir à ces fours améliorés (…) fabriqués localement par des artisans locaux » conformément à des schémas de construction et des normes donnés par le HCEFLD.
La stratégie bois-énergie est « globale et collective » et sa pérennité est garantie avec l’implication des associations ou la participation des populations « depuis la définition du problème jusqu’à sa solution« .