Renault-Nissan-Mitsubishi : Quel avenir ?
L’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi est véritablement mise à l’épreuve. La fin de l’ère de Carlos Ghosn affectera-t-elle ce partenariat ? Les discours officiels se veulent rassurants.
La chute brutale de Carlos Ghosn, l’un des hommes les plus puissants au monde, peut-elle remettre en question l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi ? La fin du règne de ce libano-brésilien-français à la tête du géant mondial de la construction automobile signifie-t-elle la fin de cette belle épopée à succès commercial ? Certes, les discours officiels se veulent rassurants mais l’avenir de ce géant mondial de l’automobile demeure incertain. Des doutes émergent sur la solidité de l’alliance entre les trois constructeurs automobiles. Le bruit court que Nissan « voudrait une restructuration de l’entreprise ».
Pour calmer les inquiétudes, notamment après le limogeage de Carlos Ghosn de la présidence de Nissan, des messages rassurants quant au maintien de l’alliance affluent. « Renault, Nissan et Mitsubishi doivent collaborer plus étroitement que jamais après l’arrestation de Carlos Ghosn », insiste le patron exécutif du constructeur automobile japonais Hiroto Saikawa, dans une lettre envoyée à ses employés au Japon, rapporte aujourd’hui, vendredi 23 novembre, l’AFP. Selon lui, « les événements ne doivent avoir aucune conséquence sur notre partenariat avec Renault et Mitsubishi, donc nous ferons de notre mieux pour stabiliser les relations entre les trois groupe ».
Pour sa part, la direction de Nissan avait assuré également dans un communiqué que « son partenariat d’alliance scellé avec Renault reste intacte».
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Le patron par intérim de Renault, Thierry Bolloré, a promis, lui aussi, dans un message sur Twitter aux salariés son «engagement total» afin de «garantir la stabilité du groupe et préserver les intérêts de Renault et la pérennité de l’Alliance».
Les ministres de l’Économie française et japonaise Bruno le Maire et Hiroshige Seko se mobilisent. Dans un communiqué commun, publié à l’issue d’une rencontre tenue jeudi à Paris, les deux responsables ont réaffirmé leur soutien «à l’alliance formée entre Renault et Nissan et leur souhait partagé de maintenir cette coopération gagnante».
Pour rappel, Carlos Ghosn a été arrêté lundi dernier au Japon. Le Président de Renault est soupçonné de « fraude fiscale et d’avoir utilisé des fonds du groupe Nissan à des fins personnelles ». Suite à cette arrestation, Nissan a démis Carlos Ghosn de ses fonctions. Mitsubishi, filiale de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, prévoit également de « démettre » son président. Selon la presse japonaise, un conseil doit se tenir la semaine prochaine.
Actuellement, Carlos Ghosn est détenu au Centre de détention de Tokyo. Le tribunal du district de Tokyo de prolonger son séjour jusqu’au 30 novembre.
Khadija Skalli