Le « Fact-checking », une nécessité pour renforcer la crédibilité des agences de presse africaines
Le « Fact-Checking » est une nécessité pour renforcer la crédibilité des agences de presse et du discours politique en Afrique, ont souligné, jeudi à Rabat, les participants à un séminaire organisé dans le cadre de la 4-ème Assemblée générale de la Fédération Atlantique des Agences de Presse Africaines (FAAPA).
Le « Fact-Checking » est un moyen de consolider et de développer la démocratie en Afrique, a relevé le président de la FAAPA, M. Khalil Hachimi Idrissi, directeur général de l’Agence Maghreb Arabe Presse (MAP), lors de ce séminaire tenu sous le thème « Fact-Checking, nouveau créneau pour les agences de presse africaines ».
M. Hachimi Idrissi a, dans ce sens, mis en garde contre les conséquences perverses des fausses informations, donnant l’exemple de « fake news » à l’origine de drames, d’affrontements intracommunautaires et de bouleversements politiques…
« La souveraineté nationale passe par une agence de presse qui marche bien », a ajouté M. Hachimi Idrissi.
Les « fake news » dépassent le cadre journalistique, elles peuvent avoir des conséquences tragiques, dans la mesure où elles ont des incidences économiques, politiques et sociales, a relevé, de son côté, Mohamed Douyeb, formateur et directeur de l’Agence « Le Média ».
« Aujourd’hui, on parle plutôt d’écosystème de fausses informations, car on fait face à des structures financées qui produisent de fausses nouvelles pour manipuler l’information dans le but d’orienter l’opinion publique, désinformer, polluer le débat public, nuire à la réputation et servir des groupes d’intérêt », a affirmé son collègue Abderrahmane Khomssi.
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Pour contrer ce fléau, les agences de presse africaines sont ainsi appelées à mettre en place des structures, un desk ou un service spécial, dédiées au « fact-checking », a souligné M. Samba Koné, ancien directeur général de l’agence ivoirienne de presse. Il a de même mis en avant l’importance de la formation et de la formation continue des journalistes afin d’accompagner les mutations que connaît le paysage médiatique.
M. Bernard Mantelé, journaliste congolais, a pour sa part noté que la formation des journalistes et la sensibilisation des citoyens demeurent fondamentales face à la prolifération des informations erronées, soulignant le rôle central du régulateur du secteur pour faire face à ce phénomène qui prend de nos jours des proportions alarmantes.
Dans la même veine, M. Hachimi Idrissi a insisté sur la nécessité de l’éducation aux médias, particulièrement en faveur des jeunes qui sont de plus en plus exposés au net sans pour autant être suffisamment outillés pour discerner la bonne information.
Le secrétaire général de l’Alliance des agences méditerranéennes de presse (AMAN), Georgios Pennintaex a, quant à lui, mis en exergue le rôle crucial des agences de presse dans la lutte contre les « fake news », notant que les agences constituent aujourd’hui l’espace exemplaire à même d’offrir aux citoyens une information vérifiée et crédible.
Il a appelé les agences de presse à faire montre de flexibilité en vue de relever les défis avec succès et de s’adapter à cette ère nouvelle, estimant que celles-ci doivent trouver de nouvelles solutions dans l’objectif de se rapprocher davantage du citoyen. Lors de cette 4-ème Assemblée générale de la FAAPA, qui s’étale sur deux jours, les responsables des agences de presse membres examineront le rapport d’activités et le plan d’action 2019/2020 de la Fédération, le rapport final de sa 3ème AG, ainsi que le rapport sur la 6ème réunion du Conseil exécutif tenue à Brazzaville et les statistiques sur le site web de la FAAPA.
La 4-ème AG de la FAAPA sera également marquée par l’examen de conventions de partenariat et de coopération et par la cérémonie de remise du Grand Prix 2018 pour le meilleur article et la meilleure photo.