Le projet de l’Union nord-africaine ressuscité
Des formations politiques d’Algérie, de Tunisie, du Maroc et de Libye se donnent rendez-vous fin janvier au Maroc pour « impulser » une nouvelle dynamique à l’initiative de la relance du processus de l’Union nord-africaine. C’est ce qui ressort de la missive adressée par le parti algérien RCD à ses amis marocains du PPS.
Des partis maghrébins, issus d’Algérie, de Tunisie, du Maroc et de Libye, tentent de ressusciter le grand rêve d’Union nord-africaine. Ces partis ont décidé de se retrouver la fin du mois de janvier au Maroc pour « approfondir » les échanges et « impulser » une nouvelle dynamique à l’initiative de la relance du processus de l’Union.
Dans une missive adressée au Parti du progrès et du socialisme, rendu publique mardi 8 janvier, le parti algérien du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) invite le PPS à rejoindre cette initiative.
« Nous avons constitué une instance provisoire en attendant d’élargir les contacts à d’autres forces politiques pour faire le point dans une nouvelle rencontre initialement projetée en fin de l’année 2018. Cette rencontre se déroulera au Maroc à la fin du mois de janvier 2019. Nous pensons que votre présence à ce rendez-vous constitue un moyen d’approfondir nos échanges et d’impulser une nouvelle dynamique à cette initiative », écrit le secrétariat national du RCD dans sa lettre adressé à ses amis marocains.
Pour rappel, ce projet d’Union nord-africaine est le prolongement du projet de l’intégration maghrébine lancée en 1958 à Tanger. A cette époque, les représentants du Front de libération nationale (FLN), du Néo-Destour tunisien et de l’Istiqlal se sont réunis pour lancer le projet du Grand Maghreb. Cependant, ce projet tant rêvé n’a jamais vu le jour.
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Désormais, d’autres formations politiques maghrébines de la gauche prennent la relève. L’idée est née lors du 5ème congrès du RCD, tenu en février dernier. Des représentants du PAM, du parti national libyen, d’Al Joumhouri de Tunisie et du Rassemblement pour la culture et la démocratie ont signé une déclaration commune dont l’objectif est « de dépasser les fragmentations de leurs potentiels politiques et économiques qui figent le sous-continent nord-africain dans l’immobilisme ».
L’initiative séduit d’autres parties politiques du Maghreb. En avril dernier, à Monastir, en Tunisie, 11 partis politiques venus d’Algérie, Maroc, Tunisie et Libye prennent part à une réunion de concertation, qui a vu la création d’un Réseau des partis démocratiques d’Afrique du Nord.
Il s’agit d’une haute instance provisoire composée des dirigeants des partis participant à la réunion de Monastir. Cette instance a pour mission de coordonner entre les différentes formations politiques. Ces structures partisanes, signataires de la déclaration de Monastir, estiment que les « liens géographiques, historiques et civilisationnels entre les peuples de l’Afrique du Nord imposent la coopération économique, politique, culturelle et régionale ».
La lettre du RCD est une invitation au PPS pour rejoindre ce réseau.
A noter que la lettre du RCD est une réponse à une missive adressée par le Parti du Progrès et du Socialisme en date du 16 novembre 2018.