Affaire Hamieddine : Réunion de concertation des avocats de la famille Ait Ljid
Par Khadija Skalli
Les avocats de la famille Ait Ljid se réunissent demain vendredi 11 janvier 2019 à Kénitra pour concertation. « Nous sommes une dizaine d’avocats qui défendent la famille Ait Ljid. Nous allons nous réunir afin d’établir la ligne de défense », précise Me Lahbib Haji, avocat de la famille du défunt, dans une déclaration au Maroc diplomatique. Pour rappel la première audience du procès de Abdelali Hamieddine est prévue pour le 12 février 2019.
Le conseiller parlementaire et vice-président du conseil national du PJD (Parti de la justice et du développement) est poursuivi par le juge d’instruction près de la Cour d’appel de Fès, pour « participation à un homicide volontaire» à l’assassinat en 1993 de l’étudiant Mohamed Aït Ljid Benaïssa. Le procès refait surface suite à une nouvelle plainte déposée par la famille du défunt.
Depuis, l’affaire ne cesse de faire des remous. La famille de la victime met en cause l’idéologue du PJD, Ahmed Raissouni, dans cet assassinat. Une nouvelle plainte a été récemment déposée auprès du Procureur général de la Cour d’appel de Fès à l’encontre de l’ancien président du MUR par Mohamed Haini et Habib Hajji, avocats de la famille d’Ait Ljid.
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Les deux avocats accusent ce dirigeant islamiste d’être « l’instigateur » de l’assassinat de Mohamed Aït Ljid Benaïssa en 1993. « Ahmed Raissouni était président de la «Rabitat Al Moutakbal Al Islami » (Ligue de l’avenir islamique) et Hamieddine était très actif dans la branche estudiantine de ce mouvement islamiste. Il y avait donc des liens organisationnels. Hamieddine recevait des ordres de son supérieur », ajoute Me Haji.
L’avocat au barreau de Tétouan étaye sa thèse par une décision arbitrale de l’Instance équité et réconciliation (IER). « En 2005, Hamieddine a obtenu réparation auprès de l’IER grâce au témoignage de Ahmed Raissouni. Ce dernier avait affirmé que Hamieddine était bel et bien un membre actif de la Ligue de l’avenir islamique et surtout de sa branche estudiantine », poursuit-il.
Selon Me Haji, l’ancien président du MUR ne sera pas appelé à la barre des témoins le 12 février prochain. « Ahmed Raissouni est actuellement accusé de complicité de meurtre. Il n’est plus témoin ». Le Procureur général étudie actuellement la plainte qui sera fort probablement suivie d’une enquête. L’affaire fera certainement encore des vagues.