L’ambassadeur brésilien appelle à revigorer les relations économiques avec le Maroc
L’ambassadeur du Brésil à Rabat, José Humberto de Brito Cruz, a appelé jeudi à Rabat à impulser davantage les relations économiques et commerciales avec le Maroc de sorte à refléter leur potentiel et les ambitions affichées de part et d’autre.
Le diplomate brésilien qui était l’invité des Rencontres diplomatiques organisées par la MAP autour du thème »Passé et avenir des relations entre le Maroc et le Brésil », aux cotés de la directrice de l’Institut des études hispano-lusophones, Fatiha Benlabbah, a souligné que la coopération économique et commerciale entre le Maroc et le Brésil ont enregistré une progression significative durant les dernières années, mais restent en-deçà des attentes des deux pays.
Il a estimé qu’il y a un potentiel énorme et des opportunités indéniables non encore exploités dans les domaines économique et commercial, notant que les échanges commerciaux ont quand même triplé pour atteindre 1,4 milliards de dollars en 2017, notamment après la visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans le pays sud-américain en 2004.
En outre, M. Humberto de Brito Cruz a indiqué que le Maroc et le Brésil ont en partage le même voisinage atlantique, un atout qui doit être primordial pour approfondir les relations bilatérales dans les années à venir, soulignant que l’océan atlantique ne doit pas être perçu comme une fossé ou un obstacle à la coopération bilatérale, mais un trait d’union entre l’Afrique et le Brésil.
Après avoir rappelé la profondeur des relations historiques unissant les deux pays depuis 1906, année où le premier chef de la représentation diplomatique brésilienne a présenté ses lettres de créance au Sultan du Maroc, bien avant l’ouverture de l’ambassade brésilienne au Maroc en 1961, le diplomate brésilien a relevé que les relations et le dialogue politique entre Rabat et Brasília se développent de manière continue, dans une ambiance empreinte de confiance et de respect mutuel. Le dialogue politique se déroule dans un climat « serein et positif », non seulement au niveau bilatéral mais également au sein des organisations internationales, compte tenu des défis communs auxquels les deux parties font face dans certains domaines, a-t-il fait observer.
Il a également mis l’accent sur les relations distinguées qu’entretiennent les deux pays sur le plan parlementaire, marquées par leur dynamisme et leur vitalité, à travers entre autres l’échange de visites et un rôle accru du Groupe d’amitié parlementaire Brésil-Maroc, une coopération qui contribue, selon lui, au renforcement de la confiance réciproque.
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Et d’ajouter que cette dynamique bilatérale a eu un impact bénéfique en termes d’augmentation du nombre de touristes brésiliens se rendant annuellement au Maroc, dont le nombre s’est élevé à 45.000 touristes en 2017. De même, le nombre de touristes marocains qui visitent le Brésil a progressé grâce à la facilitation des procédures de voyage. Sur le volet de la coopération agricole, il a mis l’accent sur « la complémentarité naturelle entre les deux pays dans ce domaine en ce sens que le Brésil, considéré comme un grand pays agricole, importe annuellement du Maroc le phosphate et les engrais, et que le Royaume importe des quantités importantes de sucre, de maïs et certaines matières premières.
Il n’a pas manqué à cet égard d’appeler à l’extension et à la diversification des domaines de coopération dans le secteur agricole par le biais notamment de l’échange de visites et d’expériences entre experts et instituts de recherche.
La directrice de l’Institut des études hispano-lusophones (IEHL) relevant de l’Université Mohammed V, Fatiha Benlabbah a de son côté mis en avant l’importance des liens culturels historiques entre les deux peuples, rappelant que le maintien et la consolidation de ces relations historiques contribuera à un plus grand rapprochement à l’avenir.
Elle a rappelé à cet égard que les deux pays partagent depuis des siècles un patrimoine civilisationnel et culturel ainsi qu’une longue histoire fondée sur des interactions continues et un rapprochement soutenu dans divers domaines, citant la ville côtière de Mazagan, dont la portée historique et symbolique n’est pas à démontrer, a-t-elle soutenu, appelant à la revitalisation de ce patrimoine pour en faire un levier pour des relations plus prospères.
Mme Benlabbah a dans ce cadre souligné la nécessité de mettre en place un musée dédié aux trois pays, le Maroc, le Brésil et le Portugal, dans la ville historique de Mazagan afin de consolider la dynamique du rapprochement tripartite, saluant les projets communs réalisés au niveau universitaire à travers l’édition de livres, l’organisation de rencontres universitaires au service du rapprochement entre les deux pays.
Elle a dans ce sillage rappelé la publication dans trois langues du livre « Les relations entre le Maroc et le Brésil », édité par l’IEHL, en partenariat avec la Fondation Alexandre de Gusmão, reflétant ainsi les liens solides entre le Maroc et le Brésil.
Les Rencontres diplomatiques de la MAP sont un outil de communication et de discussions qui met la lumière sur un pays, une région, un thème ou une commémoration faisant l’actualité en rapport avec les relations diplomatiques du Maroc. Cette rencontre s’est déroulée en présence de plusieurs diplomates ainsi qu’une pléiade d’universitaires et d’experts.