Accord de pêche Maroc-UE : un mois pour sortir de l’impasse

Le compte à rebours est lancé pour l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne (UE), qui arrive à échéance dans un mois. Mais, à ce jour, aucune négociation n’a été entamée pour le renouveler ou le remplacer.

L’UE se trouve dans une situation délicate en raison d’un blocage juridique. Le Maroc se montre réservé et dispose d’autres options, selon des experts qui ont analysé les scénarios possibles en cas de non-reconduction de l’accord.

L’accord actuel, en vigueur depuis le 18 juillet 2019, autorise les pêcheurs européens à exploiter les ressources halieutiques des eaux marocaines, y compris celles adjacentes au Sahara. L’accord expire le 17 juillet. L’Espagne est le principal bénéficiaire de ce régime : le pays tire 20 % de sa production totale de poisson des eaux marocaines, ce qui en fait la première puissance de pêche de l’UE.

L’échéance qui approche suscite des inquiétudes en Espagne, où des milliers de pêcheurs et leurs familles vivent de cette activité. Le secteur du tourisme et l’industrie agroalimentaire profitent également de l’accord. Même les politiciens de droite, habituellement critiques à l’égard du Maroc, font pression pour une solution rapide afin de préserver les intérêts économiques. Mais, une solution n’est pas aisée à trouver.

L’UE est confrontée à une crise interne depuis que la Cour de justice européenne a invalidé l’accord de pêche en septembre 2021, au motif qu’il violerait le prétendu « droit à l’autodétermination du peuple sahraoui » au Sahara.

Le Conseil de l’UE a fait appel de cette décision, mais la Cour n’a pas encore rendu d’arrêt définitif. Le Maroc, qui avait autrefois plaidé pour un accord de pêche avec l’UE, semble désormais moins empressé. Le Royaume mène une politique étrangère audacieuse et exige de ses partenaires des clarifications sur sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale.

Par ailleurs, le Maroc a des alternatives à l’UE : il a déjà conclu des accords de pêche avec des pays comme la Russie, le Japon, la Chine, l’Inde, la Turquie et la Grande-Bretagne. Ce dernier a récemment porté un coup juridique au Front Polisario. Le tribunal de Londres a rejeté une requête d’un groupe de pression du Polisario demandant que l’accord d’association entre le Maroc et le Royaume-Uni soit révisé, ce que le tribunal de l’UE n’a pas fait en 2021.

Dans la même semaine, une délégation de députés conservateurs britanniques s’est rendue au Sahara marocain. La Cour européenne de justice n’a pas encore statué sur l’appel du Conseil de l’UE. Il reste donc à savoir si l’accord de pêche entre le Maroc et l’UE sera prorogé ou remplacé. La balle est dans le camp de l’UE, qui doit adopter une position claire et adapter ses instruments à l’évolution de la situation.

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