Afrique : les entreprises marocaines avancent à grands pas
L’Afrique est une priorité dans la stratégie économique extérieure du Maroc. En témoignent les investissements marocains réalisés dans le continent qui s’élèvent à 37 milliards de dirhams et ce pour la période allant de 2003 à 2017. Les entreprises marocaines sont actives dans différents secteurs : banques, télécoms, industrie, immobilier…Cette dynamique se poursuivra certainement dans les années à venir. Outre le marché de l’Afrique de l’Ouest, le capital marocain est déterminé à élargir ses interventions en Afrique anglophone.
Muhammadu Buhari, président du Nigeria, a salué récemment l’apport du Maroc dans le développement de l’agriculture de son pays. C’était lors d’un discours prononcé mi-août à Abuja. Cette déclaration officielle est une reconnaissance de la part d’une haute autorité attestant de l’expansion du royaume en Afrique.
Le savoir-faire marocain est présent dans des secteurs clés, notamment ceux de la finance (banques, assurances), des télécommunications, des infrastructures, de l’immobilier, de l’industrie, du commerce…Le Maroc a réussi ainsi à renforcer progressivement son positionnement dans le continent.
Cette présence répond à une volonté politique prise par la plus haute autorité du Royaume. C’est ainsi que SM Le Roi Mohammed VI a défini les contours de la politique africaine du Maroc dans son discours du 6 novembre 2016 à l’occasion du 41ème anniversaire de la Marche Verte prononcé depuis Dakar.
« le Maroc est désormais parmi les premiers investisseurs africains de l’Union économique des États de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) et de la Communauté des États de l’Afrique centrale (CEMAC) ».
« La politique africaine du Maroc ne se limitera pas à l’Afrique occidentale et centrale. Nous veillerons plutôt à ce qu’elle ait une portée continentale, et qu’elle englobe toutes les régions de l’Afrique ».
Ainsi, depuis son intronisation, le Souverain a effectué plus de 50 visites en Afrique dans près d’une trentaine de pays. Plus de 1000 accords de coopération ont été conclus avec 28 pays africains.
Les entreprises privées, à la quête d’un relais de croissance, participent à cette dynamique.
Une présence multisectorielle
Indéniablement, l’Afrique est le futur marché mondial. Conscientes de son grand potentiel, les entreprises marocaines ont investi massivement dans le continent très tôt. Ce sont les banques et les opérateurs télécoms qui ont balisé le chemin aux autres entreprises. Les investissements marocains dans le continent ont connu une forte croissance au cours de la dernière décennie. C’est ce qu’a révélé une étude menée en 2018 par la Direction des Etudes et Prévisions financières (DEPF) relevant du Ministère de l’Economie et des Finances conjointement avec l’Agence Française de Développement (AFD). Intitulée « Développement des entreprises marocaines en Afrique : réalité et perspectives », cette analyse souligne que « le Maroc est désormais parmi les premiers investisseurs africains de l’Union économique des États de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) et de la Communauté des États de l’Afrique centrale (CEMAC) ».
Selon cette enquête, Attijariwafa Bank est implanté dans 16 pays africains et dispose d’un réseau de 4306 agences. Présent depuis plus de 15 ans dans le continent, le groupe développe ses activités au Gabon, au Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Mali…et ambitionne de transcender les frontières de l’Afrique francophone et de se développer dans les pays anglophones.
Pour sa part, BMCE Bank of Africa a réussi à exporter son savoir-faire dans 18 pays africains. Le groupe bancaire, qui a même opté pour le choix de cette dénomination traduisant sa dimension africaine, voit grand. Il affiche la volonté d’étendre ses activités dans l’ensemble du continent.
Outre les marchés d’Afrique de l’Ouest, les entreprises marocaines affichent la volonté d’étendre leurs activités en Afrique anglophone, et en particulier l’Afrique de l’Est.
Le groupe BCP, lui, s’est installé dans 12 pays africains, principalement en Afrique francophone.
Par ailleurs, le Maroc est fortement présent dans le secteur des télécommunications en Afrique. Maroc Telecom est désormais un acteur majeur dans le continent. Le groupe compte plus de 60 millions de clients répartis dans une dizaine de pays dont le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Il s’est même vu décerné en 2018, pour la deuxième année consécutive, le prix du «Meilleur opérateur africain» lors des « Telecom Review Excellence Awards 2018 ».
« La répartition sectorielle des investissements marocains en Afrique, au cours de la période 2007-2017, indique une prépondérance des flux portant sur ces secteurs (banques et télécoms), avec une part de 53% et de 17% respectivement, et dans une moindre mesure, sur l’Industrie (11%) et les Holdings (5%) », soulignent les auteurs de l’étude.
Outre les banques et les télécoms, les investissements marocains se dirigent vers de nouveaux secteurs tels que la construction, la distribution et l’industrie.
Cap sur l’Afrique de l’Est et Australe
L’Afrique est devenue au fil des années la destination privilégiée des investissements marocains. En témoignent les investissements directs marocains réalisés dans le continent. Ces investissements s’élèvent à 37 milliards de dirhams pour la période allant de 2003 à 2017. « Ces flux sont adressés principalement aux pays d’Afrique de l’Ouest (avec une part moyenne de 55%), suivis de l’Afrique du Nord, de l’Afrique Centrale (25% et 15% respectivement) et de l’Afrique Australe (5%) », précise l’étude. Ainsi, les investissements directs du Maroc sont présents dans 30 pays d’Afrique. Cette dynamique se poursuivra certainement dans les années à venir, vu les accords conclus et qui portent notamment sur la production d’engrais (Gabon, Rwanda, Éthiopie et Nigéria), le Ciment (Côte-d’Ivoire, Ghana et Mali), l’industrie pharmaceutique (Côte-d’Ivoire, Rwanda), le montage de camions (Sénégal) et l’industrie agroalimentaire (Guinée, Bénin, Cameroun, Côte-d’Ivoire, Mauritanie ou Tanzanie).
Outre les marchés d’Afrique de l’Ouest, les entreprises marocaines déterminées à étendre leur présence en Afrique anglophone, et en particulier l’Afrique de l’Est.