Algérie : Bras de fer entre Gaïd Salah et Ali Ghediri
Par Khadija Skalli
Pour la première fois, un candidat à la prochaine présidentielle risque de faire de l’ombre au clan de Abdelaziz Bouteflika. Il s’agit du général-major à la retraite Ali Ghediri. La course à la présidentielle s’annonce rude.
La course à la présidentielle en Algérie connaît pour la première fois un candidat qui pourrait faire de l’ombre au clan de Abdelaziz Bouteflika. Il s’agit du général-major à la retraite Ali Ghediri. Cet intellectuel, fort d’une longue carrière militaire, gagne en popularité auprès des Algériens par son « projet de réforme démocratique ». Le général-major à la retraite prône « l’édification de la IIe République sur la base d’une réelle refondation démocratique et d’une reconfiguration institutionnelle dans le moule d’un projet de société moderniste ».
Ali Ghediri a déjà croisé le fer avec le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah. Les deux hommes se livrent une guerre furieuse. Selon la presse locale, le chef d’état-major de l’armée algérienne, Gaïd Salah, aurait mobilisé ses réseaux pour torpiller la candidature d’Ali Ghediri. Homme clé du clan Gaïd Salah, le député d’Annaba Baha Eddine Tliba a fait une virulente sortie médiatique contre Ali Ghediri. Une tentative qui ne risque pas de faire vaciller le candidat à la présidentielle.
Le Vice-ministre de la Défense nationale aurait « comploté » un autre plan, assure la presse locale. Gaïd Salah fait tout pour obtenir la nomination de Tayeb Louh, ministre de la Justice, à la tête du Conseil Constitutionnel pour succéder au défunt Mourad Medelci. Une dernière tentative pour mettre les bâtons dans les roues pour Ali Ghediri.
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Or, ce jeudi 31 janvier, la presse algérienne annonce que Ali Ghediri a dépassé le nombre de signatures nécessaires pour prétendre à la candidature à l’élection présidentielle. « Le général à la retraite a pu réunir plus de 60 000 signatures en un temps record », précise la presse locale.
Rappelons que le militaire à la retraite bénéficie du soutien du général Mohamed Lamine Mediène dit Toufik, l’ennemi juré d’Ahmed Gaïd Salah. Il jouit également du soutien financier du milliardaire Issad Rebrab. Le patron du groupe Cévital a offert à Ali Ghediri une luxueuse villa pour établir son QG de campagne.
Ali Ghediri incarne le changement auquel aspirent tous les Algériens. Le général-major à la retraite mobilise toutes les forces du pays en contestation du statu quo.
Tant attendues, les élections présidentielles en Algérie, prévues pour le 18 avril prochain, seront très tendues. Rappelons que le dernier délai de dépôt des dossiers de candidature pour l’élection du président de la République est fixé au 3 mars 2019 à minuit. A ce jour, 172 lettres d’intention de candidature ont été déposées au ministère, dont 14 émanant de présidents de partis politiques et 158 de prétendants indépendants, selon le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire algérien.