Algérie : La haine, mode d’emploi, de gouvernance et de désespoir

Hassan Alaoui

A quelques mois des élections présidentielles en Algérie, prévues officiellement pour décembre prochain mais dont on annonce d’ores et déjà qu’elles pourraient être reportées sine die, le pays semble confronté à une série d’échecs successifs. Passe encore celui d’accéder aux BRICS, la débandade au Sahel, les attaques menées quasiment « ad-hominem » contre le Roi Mohammed VI et le Maroc, qualifié de « Makhzen », le peuple marocain…La haine est devenue le ressort d’une politique algérienne qui n’en a que le nom, embourbée dans un spectral mensonge depuis toujours.

Au Sommet des Etats de la Ligue arabe, tenu à Rabat en 1974, Mohamed Boukharrouba, alias « Houari Boumediene » s’était fendu d’un discours devant ses pairs dont le moins que l’on puisse dire est qu’il amadouait la salle entière, voire au-delà. Consacré pour une grande partie à la question du Sahara, celui qui était président de la République algérienne depuis neuf ans déclarait solennellement que « l’Algérie soutenait des toutes ses forces le combat du Maroc contre l’Espagne pour récupérer son Sahara…» ! Il ne croyait pas si bien dire, ajoutant « nous mettrons nos forces et nos moyens pour sa libération à la disposition de nos frères marocains » !

L’emphase avec laquelle ce discours « mémorable », disons de triste souvenir était prononcé ne laisse pas de nous surprendre a postériori, maintenant que nous franchissons la quasi cinquantaine d’années d’hypocrisie et de haine. La bande enregistrée de ce discours existe bel et bien, archivée, documentée, un secret bien gardé dans les archives du régime algérien, à l’abri de tous ceux qui s’évertueraient éventuellement à y recourir. Or, l’histoire de l’Algérie,  celle du  vrai combat de libération et disons de la vérité historique, n’a cessé d’être trituée, revisitéé, réecrite même comme partout dans les régimes staliniens et dans les dictatures dont le premier souci, on le sait, est d’instaurer la fameuse théorie du révisionnisme.

Boukharrouba, dit Boumediene disait une ou des choses mais, à coup sûr, pensait à d’autres. Car, au même moment où, flanqué de son ministre des Affaires étrangères, le cher Bouteflika, les services secrets algériens – Kasdi Merbah notamment – créaient à Zouerate le polisario avec la collaboration, comble de cynisme, de leurs homologues espagnols et franquistes. Nous voilà en effet dans ce vertigineux cercle d’hypocrisie : une république algérienne « révolutionnaire »  et proclamée ainsi à tour de bras, en collision avec une police franquiste et fasciste. Leur dominateur commun ? Faire tomber le Maroc, combattre son intégrité territoriale, l’empêcher de récupérer ses territoires et de parachever son unité nationale. La triste dichotomie entre le discours officiel de l’Algérie et son ignominieuse attitude en catimini pour saper la lutte de libération du Sahara marocain du joug franquiste n’avait d’égal que cet expansionnisme effarant hérité de la période coloniale française. Le même expansionnisme dont l’Algérie a hérité à la fois la politique, les techniques et l’objectif.

On rappellera l’urgence aujourd’hui qu’il y a à poser, une fois pour toutes, le problème de libération des territoires marocains de l’est, dénommés Sahara oriental, octroyés par la France à l’Algérie qui, arbitrairement et unilatéralement, s’est trouvée d’un coup détentrice de l’un des plus grands espaces d’Afrique au détriment du Royaume du Maroc. Et qui, plus que jamais reposera le fameux contentieux sur les frontières entre le Maroc et l’Algérie. Les territoires spoliés et offerts par la France à ce pays s’appellent le Tidikelt, le Touat, Gourara, Saoura, Bechar, Tindouf et j’en passe… Ce n’est qu’une partie des confins du sud que l’Algérie a récupérés des mains de la France qui avait à l’époque une grande et fantasmatique ambition : réaliser le vaste territoire de la fameuse OCRS (Organisation commune des régions sahariennes) crée en 1957 et confiée à l’Algérie fin 1962, autrement dit au lendemain de la décolonisation de cette dernière.

En juillet 1961, l’Algérie étant encore occupée, le Roi Hassan II avait reçu à Rabat Farhat Abbas, alors président du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne), rencontre sanctionnée par un accord bilatéral et un communiqué commun où il était dit, explicitement, que la question des frontières entre le Maroc et l’Algérie serait discutée et donc réglée après la libération de cette dernière. Engagement dans ce sens avait été pris et proclamée par Farhat Abbas.  Il reste que cet engagement n’aura jamais été respecté, que le leader algérien a été éliminé de la course et, pire encore, Ahmed Ben Bella, premier président de la jeune république, lancera dès octobre 1963 ses troupes contre le Maroc en attaquant Figuig et les petites villes alentour.

La haine algérienne a donc commencé dès les premiers jours, dans cette région, tandis qu’une répression féroce, menée par un colonel d’armée dénommé Boukharouba s’était abattue sur les populations de Tindouf et Bechar qui proclamaient leur attachement et leur fidélité au Royaume du Maroc. Quand Boumediene renversera en juin 1965 Ahmed Ben Bella et le mettra des années dans le cachot, le venin de la haine antimarocain était déjà instillé, et tout ce qui adviendra après, jusqu’à nos jours, n’est que la manifestation explicite ou implicite d’une volonté hégémonique que reprendra à son compte une malencontreuse et pathétique créature , dite chef d’Etat, appelée Tebboune et son soudard Chengriha…

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