Algérie : la présidentielle sans les islamistes du MSP

Par Khadija Skalli

Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), principal parti politique islamiste en Algérie, décide de ne pas présenter son candidat aux élections présidentielles, prévues les 12 décembre. Cette formation dirigée par Abderrazak Makri pointe du doigt le manque de transparence.

Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), principal parti politique islamiste en Algérie, ne participera pas aux élections présidentielles, prévues le 12 décembre 2019. Ainsi, « Le MSP a décidé de ne pas déposer de candidature », annonce son responsable de la communication, Bouabdallah Benadjimia, dans une déclaration à l’AFP.

Cette décision a été prise, samedi dernier, par le conseil consultatif du MSP. Cette formation politique, dirigée par Abderrazak Makri, pointe du doigt le manque de transparence de ces élections. « Les préalables requis, notamment la transparence de l’élection, la satisfaction des revendications du Hirak ne sont pas réunis », renchérit M. Benadjimia.

Cette décision intervient alors que le mouvement populaire de contestation continue de battre le pavé pour exprimer son rejet du scrutin présidentiel et exiger le départ de toutes les figures de l’ancien régime notamment le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, devenu homme fort du pays après la démission de Abdelaziz Bouteflika, contraint de quitter la scène politique par la petite porte.

Gaïd Salah ne voit pas les choses de cet œil. Il insiste sur la tenue d’une élection présidentielle, qui selon lui, est la seule voie possible de sortir le pays de sa crise politique. Le Vice-ministre de la Défense multiplie les discours dans lesquels il appelle les Algériens à participer massivement à ce scrutin devant permettre d’élire un nouveau successeur à Abdelaziz Bouteflika. Il a même mis en garde « tous ceux qui œuvrent à faire obstacle » à ce scrutin et brandit la menace d’appliquer contre eux « une sanction juste et rigoureuse », voire « dissuasive ».

Le général de corps d’Armée a aussi annoncé «le déploiement total des différentes forces de sécurité sur tout le territoire national ».

Pour rappel, des magistrats ont également exprimé leur intention de boycotter la présidentielle. De même que les maires, qui ont refusé d’encadrer ces élections.

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