Algérie-Maroc : Après le Sahara, on essaie au Nord
Par Ayda Benyahia
Après qu’un haut diplomate algérien, connu par ses positions anti-marocaines, avait vivement exprimé son souhait et sa motivation pour soutenir la création d’une « république autonome au Maroc », notamment en rendant hommage aux indépendantistes du Rif marocain en 2022. Voici que l’État algérien concrétise ses délires en offrant un bureau de représentation à Alger à un présumé « Parti National Rifain » qui serait le bureau de représentation « officielle » de ce qui est appelé « République du Rif » en Algérie.
Selon des observateurs, les « représentants dont le nombre ne dépassait pas les doigts d’une seule main, répétaient un hymne qui semblait improvisé, tentant pour leur part, de chauffer la salle et d’animer l’événement organisé le 02 mars, soulevant tantôt des portraits de feu Abdelkrim El Khattabi, tantôt des drapeaux, tantôt une carte faisant de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, le « territoire » de la « république ». Le langage utilisé s’appuyait sur plusieurs langues sans pour autant parler Rifain, ne serait-ce peut être que pour la forme, cela dit les langues de « la république » seraient le français, le flamand et l’arabe.
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Une lecture de cette mise en scène, remettrait de prime abord en question l’utilisation de l’image de feu Abdelkrim El khattabi, alors que l’homme est une icône liée à la lutte du Maroc contre l’occupation espagnole au Nord tout comme l’étaient feu Moha Ouhammou zayani ou feu Assou ou Baslam et autres. Rappelons que ces hommes, chacun dans sa région, combattait la colonisation et l’occupation du territoire marocain par autrui, tel était la devise pour laquelle ils ont vécu.
Dans une sortie médiatique, un responsable algérien ne dit pas qui sont les « indépendantistes du Rif » ni comment l’Algérie envisage de reconnaître concrètement l’indépendance de cette partie du Maroc. Rien n’est encore clair dans leur tête ni dans leurs plans. L’essentiel étant de nuire au Maroc. Cet énième acte hostile fera monter d’un cran la tension entre les deux pays voisins et menacerait de porter le débat sur des terrains glissants selon la même source.
Ce scénario, synonyme de la volonté de l’État algérien à maintenir un climat de tension entre les deux États voisins, prouve que toutes les étapes que le Maroc a franchies pour proclamer la marocanité du Sahara et le soutien qui ne cesse de croître à l’échelle mondiale, traduit par la multiplication du nombre de représentations diplomatiques à Dakhla et Laâyoune, ont permis à l’un d’affirmer sa souveraineté et à l’autre d’aller de l’avant dans la stratégie du bâton dans la roue qui demeure jusqu- là sans succès.