An III du Hirak : le pouvoir de fait en Algérie s’enfonce dans l’impasse du tout répressif
Le Parti Socialiste des Travailleurs (PST), l’une des formations politiques d’opposition les plus influentes en Algérie, a dénoncé « l’impasse du tout répressif » dans laquelle s’enfonce le pouvoir de fait dans ce pays maghrébin.
« Le pouvoir de fait, loin de prendre les fameuses -mesures d’apaisement-, promises par certains de ses relais, s’enfonce dans l’impasse du tout répressif », constate, dans une déclaration, le PST, temporairement suspendu sur décision du Conseil d’Etat du 20 janvier dernier.
D’après le document, publié à la veille de célébration du 3è anniversaire du mouvement de contestation populaire « Hirak« , le pouvoir a accentué, de ce fait, le musellement quasi-total des libertés démocratiques en Algérie, estimant toutefois qu’il « ne peut y avoir de solution policière à un problème politique« .
« La répression a redoublé de férocité » et « le climat de terreur qui régnait déjà auparavant a été renforcé », a-t-il regretté, notant que ce tableau est fait de l’ »impressionnant dispositif policier déployé » notamment à Kherrata relevant de la wilaya de Bejaia en Kabylie et de « nouvelles arrestations d’activistes » qui s’ajoutent à plus de 300 détenus d’opinion en prison.
Tout en rappelant « le harcèlement » qu’il subit au même titre que d’autres partis et associations indépendantes, le PST dénonce la politique de deux poids deux mesures adoptée par les autorités dans l’application de la loi.
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« Pourquoi le FLN (Front de Libération Nationale), dont le dernier congrès date de 2015, soit plus que la durée de 5 ans stipulée par la loi, n’est pas mis en demeure pour se conformer avec la loi ? », se demande-t-il avant d’enchaîner : « Evidemment, cette histoire de congrès n’est qu’un prétexte pour faire taire notre parti et lui faire payer ses prises de positions politiques et son engagement militant dans le Hirak« .
Sur le plan économique, le PST est revenu sur les dernières décisions de Tebboune portant gel des taxes, « promulguées par lui-même » dans la Loi de Finances 2022.
Ces annonces, en plus de l’allocation chômage décidée, « ne pourront ni cacher le désastre social, ni atténuer l’effondrement économique de notre pays », assène le PST, les qualifiant de « mesurettes » qui interviennent à la veille de la commémoration du troisième anniversaire du hirak (22 février) « dans le but de désamorcer une explosion sociale qui se profile dans tout le pays« .
A la place de ce genre de décisions, l’Algérie « a besoin d’un vrai projet économique et social et d’une véritable stratégie de développement qui correspondent aux aspirations légitimes de la majorité des Algériennes et des Algériens », estime le parti, plaidant pour « une augmentation conséquente des salaires des travailleurs ».
Pour la concrétisation de cette « alternative » portée par le Hirak, le PST remet au-devant de la scène la revendication concernant la « mise en œuvre d’une solution politique, démocratique et pacifique garantissant le recouvrement par le peuple algérien de sa pleine souveraineté ».
« Cette solution exige la mise en place d’une période de transition démocratique, dans laquelle sera organisé un débat national (…) pour déboucher à terme sur l’organisation de l’élection d’une Assemblée constituante souveraine », a-t-il suggéré.
Toutefois, le PST a appelé « le pouvoir de fait », à prendre « des mesures politiques d’urgence » dont « la cessation de la répression et dispositions juridiques liberticides », « la libération de tous les détenu(e)s politiques et d’opinion et leur réhabilitation » et « la levée des entraves à l’exercice effectif des libertés démocratiques et syndicales ».
(Avec MAP)