Appel à Casablanca à ériger la lutte contre la pêche illégale en priorité nationale
Les participants à une rencontre ont appelé, mardi à Casablanca, à ériger la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) en priorité nationale.
Organisée par le Collectif pêche et développement durable sous le thème « Le commerce des captures issues de la pêche illégale et la menace de la paix sociale », cette conférence a été l’occasion pour les participants de souligner la nécessité de mettre en place un plan d’action national interministériel pour contrecarrer la pêche INN et le commerce des captures issues de cette pêche.
Afin de renforcer la politique nationale en matière de lutte contre la pêche illégale dans la perspective d’aboutir à une gouvernance et une meilleure gestion du secteur de la pêche maritime, les intervenants ont estimé qu’il est nécessaire de doter l’administration de la pêche maritime des ressources humaines et matérielles suffisantes dans le but de combler d’urgence le déficit par rapport aux besoins indispensables pour mener à bien sa mission de contrôle des captures et de leurs traçabilités y compris le volet sanitaire.
Ils ont , de même, appelé à la mise en place d’une interconnexion numérique entre les bases de données des autorités concernés par le contrôle de l’activité du commerce des produits de la pêche afin de permettre une meilleure coordination en temps réel entre les différents autorités concernées par la lutte contre la pêche illégale et le commerce de ses captures, se félicitant de l’adoption par le ministère de la pêche maritime de plusieurs mesures notamment la promulgation de la loi contre la pêche INN, la loi réglementant la vente de poisson en gros et le contrôle des unités de pêche de moins de 3 tonneaux.
La mise en place des plans d’aménagement pour 93 pc des espèces ciblées par la pêche commerciale, l’instauration des périodes d’interdiction de la pêche pour permettre la reconstruction des stocks, la construction des halles au poisson dans tous les points de débarquement ainsi que la construction des marchés de gros de poisson dans les villes intérieures constituent autant de mesures efficaces à même de contribuer aux efforts visant à lutter contre la pêche INN, ont-ils souligné.
L’efficacité du contrôle de cette activité, ont-ils relevé, requiert une meilleur implication et coordination entre plusieurs pouvoirs et autorités à savoir la police judiciaire (police et gendarmerie), le ministère de la justice (procureurs et juges), la douane, les autorités locales, l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA), le département de la pêche maritime, le ministère de l’équipement et de transport, le ministère de l’intérieur, l’établissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE), l’Office national de la pêche et la marine royale.
Le Collectif a, par la même occasion, souligné l’importance de ce secteur et de la nécessité de préserver les ressources halieutiques nationales compte tenu des investissements et des 200 mille emplois directs du secteur de la pêche qui pèse plus de deux milliards de dollar à l’export.
Par ailleurs, les participants ont mis en avant le Plan Halieutis adopté depuis 2009 par le ministère de l’agriculture et de la pêche maritime qui érige la durabilité de la ressource comme axe majeur et trace parmi ses objectifs une ressource exploitée durablement pour les générations futures.