Aziz Akhannouch : Le Protocole d’accord de pêche Maroc-UE, un modèle exemplaire de coopération

Le Protocole d’accord de pêche Maroc-UE constitue un modèle exemplaire de coopération et un instrument pour le renforcement des relations de proximité et de bon voisinage avec ce partenaire communautaire, a affirmé, mardi à Tanger, le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch.

« Le Protocole en matière des pêches, conclu entre le Maroc et l’Union Européenne et entré en vigueur le 15 juillet 2014, constitue, de par ces différents aspects, un modèle exemplaire de coopération et un instrument pour le renforcement des relations de proximité et de bon voisinage avec notre partenaire communautaire », a assuré le ministre, qui intervenait lors de la réunion de la commission mixte maroco-espagnole des professionnels de la pêche.

Dans ce cadre, M. Akhannouch a affirmé que les relations économiques bilatérales « sont favorisées par l’histoire, la proximité géographique de nos nations, l’implantation de plusieurs milliers d’entreprises espagnoles au Maroc et la présence d’une importante communauté marocaine en Espagne ».

Ce Protocole matérialise la volonté des deux parties de créer un partenariat solide et mutuellement avantageux, consacrant la concertation, le dialogue et le rapprochement des positions, d’autant plus qu’il est animé par le souci d’assurer la durabilité économique, écologique et sociale, de convertir les dispositions convenues en avantages pour la population locale et de contribuer à la politique marocaine de pêche menée dans le cadre du plan Halieutis, a-t-il précisé.

Cet accord trouve sa vocation dans la création de valeur pour les deux rives de la Méditerranée et constitue pour le Maroc une opportunité de développement pour toutes ses provinces, du Nord au Sud, a-t-il souligné, se réjouissant du retour des navires de pêche espagnols dans les eaux maritimes marocaines et de la contribution de ce Protocole à la relance de l’activité de pêche dans la péninsule ibérique, comme en témoigne le nombre de navires concernés qui représente près des 2/3 de la flotte européenne autorisée.

A cet égard, le ministre a souligné que cette rencontre, qu’organisent conjointement les professionnels de la pêche marocains et espagnols, constitue un cadre privilégié d’échange et de concertation autour de questions d’intérêt commun.

Ce type de manifestations mérite d’être encouragé tant qu’il s’inscrit dans le cadre d’un partenariat devant mener à une exploitation rationnelle et durable des ressources halieutiques, a-t-il insisté.

« Au delà de la coopération bilatérale, la relation entre le Maroc et l’Espagne constitue un pilier fort dans la relation entre le Royaume Maroc et l’Union Européenne », a-t-il fait savoir.

En matière de pêche maritime, l’Espagne est de loin le premier client des produits de la pêche marocains avec 29 pc de la valeur des exportations en 2015, soit environ 500 millions d’euros, et constitue ainsi le premier marché pour les semi-conserves d’anchois, les céphalopodes et poisson congelés et les produits frais, ce qui témoigne de la confiance du marché espagnol dans les produits marocains et consacre les efforts fournis par les exportateurs marocains pour assurer une qualité optimale répondant aux exigences des consommateurs ibériques.

S’agissant de la gestion rationnelle des ressources marines pour en assurer une exploitation durable, le ministre a rappelé que l’activité des navires européens dans les eaux nationales sont suivies de près et font l’objet d’une évaluation annuelle pour mesurer l’effet des interactions éventuelles avec la flotte nationale et l’impact sur la ressource.

A cet égard, le Maroc et l’UE ont manifesté leur ferme disposition pour renforcer le suivi et le respect des dispositions et des obligations découlant de l’application du Protocole en matière de contrôle, et ce à travers la localisation par satellite des navires de pêche, l’embarquement d’observateurs à bord, la programmation régulière de missions de contrôle conjoint des captures débarquées dans les ports de l’Union européenne, le renforcement du système VMS avec l’adjonction du système ERS pour l’échange électronique de toutes les informations liées à l’amélioration des données de captures, et la notification des entrées et des sorties des zones de pêche du Maroc, a-t-il poursuivi.

Concernant l’aspect financier, en complément des droits d’accès et des redevances, le Protocole prévoit d’accorder un appui au développement du secteur de la pêche marocain, a rappelé le ministre, relevant que la totalité de l’enveloppe financière dédiée à ce volet est allouée à des projets dont les retombées profiteront à la population de l’ensemble des zones où pêchent les navires européens, du nord et du sud du Royaume.

Dans le domaine de l’exploitation commune de certains stocks halieutiques, le ministre a estimé que le dialogue entre les professionnels devrait être permanent dès lors qu’il s’agit de questions touchant à la durabilité des ressources marines, soulignant que la situation préoccupante de la plupart des espèces marines peuplant la Méditerranée, en tant qu’espace maritime quasi fermé et sensible, interpelle aussi bien les pouvoirs publics chargés des pêches maritimes que les professionnels qui exploitent ces ressources.

Il a, à cet égard, informé que le comité scientifique maroco-européen, composé des scientifiques marocains et européens, va se pencher sérieusement sur la question de la dorade rose, exploitée conjointement par les professionnels marocains, espagnols et portugais.

« L’Union européenne trouvera toujours dans le Maroc un partenaire fiable, incontournable, véritable trait d’union entre l’Afrique et l’Europe, résolument inscrit dans un processus de réformes continues, et animé par la volonté de consolider et de diversifier les domaines de coopération avec ses partenaires », a-t-il dit, faisant savoir que, depuis l’arrêt du tribunal européen du 10 décembre, les deux parties traversent une période « perturbée ».

Il a formulé le souhait que cette période s’achèvera sur des notes de justice, d’équité et surtout de responsabilité de la part du partenaire européen, à même de maintenir les liens forts liant les deux parties.

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