Baisse du Brent : Quelle conséquence pour les ménages marocains ?
Malgré la baisse des prix du pétrole, qui a vu le baril atteindre environ 80 dollars, les consommateurs restent pessimistes de la répercussion sur les prix sur les produits. Cette baisse intervient dans un contexte où l’inflation continue d’exercer une pression considérable sur le pouvoir d’achat des ménages. Même si ces produits sont en grande partie produits localement, ils enregistrent une hausse significative de leurs prix, affectant ainsi les budgets des familles. Une situation qui soulève des préoccupations quant à la stabilité économique.
Les prix du pétrole ont connu une baisse notable ces derniers jours, atteignant environ 80 dollars le baril. Cette diminution est liée au report d’une réunion ministérielle du groupe de producteurs OPEP+, ce qui a suscité des spéculations quant à une réduction potentiellement moins importante de la production par les pays membres. Les contrats à terme sur le Brent ont ainsi chuté de plus de 1%, après avoir déjà accusé une baisse de 4% la veille. De manière similaire, le brut américain West Texas Intermediate (WTI) a également dégringolé de 1,1% pour atteindre 76,23 dollars.
Toutefois, malgré cette baisse des prix du pétrole, les consommateurs marocains ne semblent pas en profiter, se trouvant toujours pris au piège d’une inflation qui affecte leur pouvoir d’achat. En effet, l’inflation record actuelle est principalement due à une augmentation des prix des produits alimentaires, qui en mars se pointait à de 20% et aujourd’hui à près de 5% selon le HCP et met à mal les finances des ménages. Bien que ces produits soient principalement produits locaux, ils subissent une hausse significative de leurs prix.
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Face à cette réalité, plusieurs spécialistes affirment que cette crise d’inflation est en fin de compte une crise de l’offre des produits. Ils soulignent ainsi le manque d’efficacité du gouvernement dans son rôle essentiel de répondre à la demande du marché intérieur, notamment concernant les produits agricoles. Bien que le Maroc soit normalement en mesure d’exporter ses excédents de production, ce qui devrait garantir une offre suffisante sur le marché local, les problèmes persistent.
Cette inflation, qualifiée de « bombe à retardement sociale », a généré des tensions au sein même de la majorité gouvernementale. Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et son équipe sont désormais interpellés non seulement par l’opposition, mais également par certains membres de leur propre coalition. L’inflation avait un moment sérieusement ébranlé la solidarité et la cohésion au sein de la majorité, remettant en question les fondements sur lesquels repose cette alliance gouvernementale.
Après la récente crise survenue lors des débats autour du projet de loi des Finances (PLF) pour l’année 2023, conduisant au limogeage du chef du groupe parlementaire du Parti Authenticité et Modernité (PAM), Hicham Mouhajiri, en raison de ses critiques acerbes à l’encontre du projet et du chef du gouvernement, un scénario similaire s’est répété lors des célébrations du 63e anniversaire de l’UGTM à Kalaat Sraghna. Certains membres de la majorité ont exprimé ouvertement leur mécontentement quant à la gestion de l’inflation, intensifiant la pression sur le gouvernement pour trouver des solutions concrètes aux défis économiques actuels.
Conscients des attentes des consommateurs qui demandent des mesures efficaces pour atténuer l’impact de l’inflation sur leur pouvoir d’achat, le gouvernement est toujours attendu sur des décisions décisives afin de maîtriser la vague inflationniste. Ainsi, l’adoption de mesures qui renforceraient les investissements dans le secteur agricole, amélioreraient les infrastructures d’irrigation, encourageraient l’adoption de technologies modernes et soutiendraient les agriculteurs.
Avec ces mesures sociales déclinées par le gouvernement, visant à atténuer l’impact de l’inflation sur les citoyens les plus vulnérables, l’implémentation de programmes d’aide sociale ciblés et le renforcement des filets de sécurité sociale permettraient de soutenir les ménages à faible revenu.