Belgique : les conseillers islamiques de plus en plus nombreux dans les prisons
Par Khadija Skalli
La Belgique mène une offensive contre l’extrémisme dans les prisons, lieu de radicalisation islamiste. Le nombre des conseillers islamiques, prônant un islam modéré, dans les centres de détention est de plus en plus important. Bien plus que celui des aumôniers catholiques.
« Plus de conseillers islamiques que d’aumôniers catholiques dans les prisons. Les conseillers du culte islamique sont désormais les plus représentés dans les prisons belges. En équivalent temps plein, leur nombre devance de peu les aumôniers catholiques ». L’information est rapportée par le site internet de la Radio-Télévision belge de la Communauté française www.rtbf.be.
« En 2018, les conseillers islamiques occupaient 23,5 équivalent temps plein. Soit une unité de plus que le culte catholique », précise la même source. La cause avancée est le nombre important de détenus de confession musulmane.
Mais aussi, la volonté du gouvernement de freiner l’élan du terrorisme. Après les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles, plusieurs voix sont montées au créneau pour pointer du doigt les centres de détention, devenus « des incubateurs » du radicalisme.
→ Lire aussi : Des permis périmés menacent un investissement éolien de 30 millions d’euros en Belgique
« Depuis, une dizaine de conseillers islamiques a progressivement rejoint les prisons, avec pour objectif de diffuser un islam compatible avec les valeurs démocratiques ».
Quid de la formation de ces conseillers et de leur recrutement ? C’est l’exécutif des musulmans de Belgique (EMB), l’instance représentative du culte islamique et de la communauté des musulmans en Belgique, qui en assure la gestion.
L’EMB fait de la formation des conseillers islamiques son cheval de bataille. L’instance ambitionne de créer un institut de formation des imams et des conseilleurs islamiques. L’ouverture est attendue pour l’année académique prochaine.
Reste à savoir si cette initiative réduira la radicalisation dans les prisons. « A ce jour, l’administration pénitentiaire ne dispose d’aucun moyen permettant d’intervenir dans cette évaluation », précise la même source.
Par ailleurs, l’EMB a conclu un partenariat avec les directions des prisons au sujet des ouvrages islamiques utilisés par les détenus. Seuls les ouvrages ayant reçu un agrément de l’EMB sont autorisés.