Benabdelkader souligne la nécessité de l’ouverture du système administratif en tenant compte de la spécificité du service public

Le ministre délégué chargé de la Réforme de l’Administration et de la Fonction publique, Mohammed Benabdelkader a souligné, vendredi à Rabat, la nécessité de l’ouverture du système administratif en tenant compte de la spécificité du service public, en faveur d’une gouvernance publique efficace, performante et productive.

Intervenant à l’ouverture d’un atelier préparatoire pour la conférence internationale du forum d’échanges et de rencontres administratifs mondiaux (FERAM), placé sous le thème « Quel management des ressources humaines pour la gouvernance publique?« , Benabdelkader a indiqué que la réforme de la fonction publique permettra d’intégrer les nouveaux paradigmes de la notion du service public, palier les dysfonctionnements observés suite à l’application des dispositions du statut général promulgué en 1958 et institutionnaliser les principes d’éthique, de formation continue et d’évaluation.

Dans ce cadre, Benabdelkader a souligné la nécessité d’une implication consciente et assumée des ressources humaines, qui constituent la véritable richesse d’un pays, d’où la nécessité d’approfondir l’analyse sur le renforcement de leurs capacités, notant qu’il ne s’agit pas seulement de penser des stratégies, de mettre en place des politiques et des processus, mais de s’assurer de leur déploiement effectif et efficace, de travailler avec les parties prenantes, de savoir gérer et communiquer et d’optimiser et gérer les risques et les crises.

Il a, dans ce sens, noté que son département œuvre à instaurer les prérequis d’une gestion stratégique optimale des ressources humaines et des compétences nationales, appelant administration, fonctionnaires et partenaires sociaux à adhérer, chacun dans son domaine de compétence, à la réalisation de ce chantier, dans le cadre de l’approche participative.

Après avoir passé en revue les dysfonctionnements dont pâtit le système de la fonction publique, liés notamment à un modèle administratif traditionnel qui manque d’efficacité et de transparence, il a assuré que le ministère va adopter une approche de réforme transitionnelle, concernant quatre grandes mutations qui touchent les volets d’organisation, de gestion, de numérisation et de moralisation.

De son côté, le directeur général de l’École nationale supérieure de l’administration (ENSA), Rachid Melliani a indiqué que cet atelier procède de la volonté de promouvoir un changement de paradigme au niveau de la gouvernance publique et de connecter la sphère publique nationale à l’écosystème international de la réflexion.

→ Lire aussi : Ouverture à Marrakech des travaux du forum des Nations unies sur le service public

Melliani a, également, fait savoir que l’ENSA se veut être un espace productif de débat public sur l’action et les politiques au Maroc, un instrument de renforcement des capacités publiques en matière de recherche et d’outils sur les politiques publiques et une passerelle de référence entre le monde académique et la sphère de la haute fonction publique, ainsi qu’avec le secteur privé et favoriser toutes les formes de dialogues, d’échange et de partenariat, au service de l’amélioration de la gestion publique.

De son côté, le membre du Conseil d’administration de FERAM-Maroc, Ali Sedjari a indiqué que cet atelier est organisé en perspective de la Conférence internationale programmée par le FERAM en fin d’année à Paris, en vue d’analyser le lien étroit entre le management public et la gouvernance publique.

Sedjari, qui est également professeur à l’Université Mohammed V de Rabat, a souligné que le management, qui signifie l’application qualitative de la vision et des orientations, est primordial pour mener une réflexion commune avec les agents de l’administration publique et réfléchir autour des outils, des instruments et des mécanismes nécessaires, étant donné que l’administrateur public n’est pas simplement un « gestionnaire », mais aussi un « développeur », dans le sens où il est obligé de prendre en considération les impératifs du changement et de s’outiller de nouvelles technicités pour gérer la complexité.

Ce séminaire d’une journée porte sur plusieurs thématiques, notamment « Les aspects fondamentaux de la nouvelle culture managériale », « Quel capital humain pour une transformation de la gouvernance? », « Quelle approche de formation et d’accompagnement des hauts fonctionnaires? », « Usages nouveaux dans le service public et l’administration » et « Quelle formation pour relever le défi de la transformation des compétences? ».

Créé il y a près de 50 ans, le FERAM est un réseau international réuni autour de l’analyse et l’expertise des différentes formes de gouvernance publique, ayant pour objectif de donner du sens à la gouvernance publique en s’appuyant sur le rôle de tous les acteurs, publics et privés. Il vise aussi à proposer des pistes d’amélioration des systèmes existants et les moyens de favoriser l’adhésion des citoyens qui passe, notamment par plus de démocratie participative.

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