Brésil : Le gouverneur de la capitale suspendu après l’invasion du siège des trois pouvoirs par des partisans de l’extrême droite
Un juge de la Cour suprême du Brésil a suspendu pour 90 jours le gouverneur du district fédéral de Brasilia, Ibaneis Rocha, après l’assaut dimanche par des milliers de partisans de l’extrême droite contre les sièges de l’Exécutif, du Parlement et de la plus haute juridiction du pays.
La décision a été prise par le magistrat Alexandre de Moraes, qui a également ordonné aux organes et forces de sécurité de l’État d’agir pour libérer toutes les rues et les bâtiments publics occupés à travers le pays par des partisans de l’extrême droite qui veulent renverser le président Luiz Inácio Lula da Silva, investi le 1er janvier.
Le juge, qui a répondu à un recours de formations alliées de Lula, a indiqué que « l’escalade violente » contre le siège des trois pouvoirs « ne pouvait se produire qu’avec l’assentiment, voire la participation effective », des autorités compétentes en matière de sécurité publique et de renseignement.
Par ailleurs, il a souligné que « l’organisation de ces coups d’État était un fait notoire et bien connu, qui a été même rapporté par la presse brésilienne ».
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De Moraes a ainsi directement pointé du doigt Rocha, qui, quelques heures auparavant, avait présenté ses excuses au président Lula et à la direction des pouvoirs législatif et judiciaire pour les graves événements survenus dimanche après-midi dans la capitale brésilienne.
Rocha avait également limogé son secrétaire à la Sécurité, Anderson Torres, qui était ministre de la Justice lors des deux dernières années du gouvernement Bolsonaro (2019-2022) et qui est une figure très proche du désormais ancien gouverneur.
Face au chaos généré par ces incidents, le président Lula a décrété une intervention fédérale dans la zone de sécurité de Brasilia jusqu’au 31 janvier, avec laquelle la police régionale sera sous le contrôle du gouvernement central pendant cette période.
L’assaut contre le Congrès, la présidence et la Cour suprême n’a été maitrisé qu’après quatre heures et demie de confusion, lorsque des agents anti-émeutes ont tiré des gaz lacrymogènes contre les manifestants qui se trouvaient à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments.
Ces groupes radicaux ne reconnaissent pas le résultat des élections présidentielles du 30 octobre, que Lula a remportées sur Jair Bolsonaro (droite), et réclament une « intervention » militaire pour renverser le nouveau président.
Jusqu’à présent, il y a eu 400 arrestations après les incidents de dimanche, selon la presse locale.
Avec MAP