Brésil: Vale était au courant des problèmes du barrage deux jours avant sa rupture
Le groupe minier Vale, gestionnaire du barrage qui s’est rompu en janvier à Brumadinho dans l’Etat du Minas Gerais, faisant près de 150 morts, était au courant des problèmes que connaissait l’ouvrage d’art, deux jours avant la tragédie, a indiqué, mercredi, la police fédérale du Brésil.
Un échange d’e-mails entre les professionnels de Vale et deux entreprises chargées de la sécurité du barrage de Brumadinho démontre que le groupe minier avait déjà identifié des problèmes de capteurs de la stabilité de la structure, précise le site d’information G1, en citant la police.
Dans ces échanges en date du 23 au 24 janvier, les protagonistes faisaient référence à « des données divergentes » dans la lecture des piézomètres (instrument servant à mesurer la compressibilité des liquides), ainsi qu’à 5 piézomètres automatisés qui ne fonctionnaient plus, souligne le site du groupe Globo, en citant la police fédérale.
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Après avoir lu ces e-mails, des ingénieurs de la société allemande TÜV SÜD et Tec Wise, dont certains ont été arrêtés puis relâchés dans le cadre de l’enquête sur ce drame, ont indiqué que sur la base du contenu, il auraient demandé l’évacuation des lieux et le déclenchement du Plan d’action d’urgence des barrages miniers.
Le 25 janvier, la rupture du barrage de la mine Corrego do Feijao, dans l’Etat du Minas Gerais (sud-est), a provoqué une coulée de boue et de déchets miniers qui a fait 150 morts, dont 134 identifiés, et 182 personnes portées disparues, selon un dernier bilan des pompiers.
Le bilan dépasse celui provoqué par une autre rupture de barrage en 2015, à Mariana, également dans l’État du Minas Gerais, faisant 19 morts et des dégâts environnementaux.
À l’époque, des centaines de kilomètres carrés avaient été submergés par la boue, qui avait traversé deux États brésiliens jusqu’à l’océan Atlantique à travers le lit du fleuve Rio Doce.