Buenos Aires: Marches de protestation contre la politique économique du gouvernement
Les Argentins ont battu le pavé, mercredi, à Buenos Aires pour exprimer leur mécontentement face à la politique économique du gouvernement et à la hausse continue des prix des services de base.
Les manifestants se sont rassemblés tôt le matin dans les avenues principales de la capitale pour réclamer des mesures destinées à faire face à la crise et à l’austérité économique appliquée par le gouvernement du président Mauricio Macri. Des représentants de divers secteurs, notamment celui de l’enseignement, des fonctionnaires, des employés du secteur privé et des syndicats ont pris part à ces marches réclamant des revalorisations salariales et des meilleures conditions de travail face à la hausse des prix et à l’inflation.
« Nous sommes dans la rue aujourd’hui pour jeter la lumière sur ce qui se passe dans le pays », a déclaré à la presse le dirigeant syndical Juan Carlos Schmid. Selon les médias locaux, des marches parallèles ont été organisées dans plus de 40 villes du pays au cours desquelles les manifestants ont scandé des slogans appelant à mettre fin à la politique d’austérité et à adopter des lois en faveur de la classe ouvrière.
Le secrétaire général de l’Association des travailleurs de l’Etat (ATE-CTA), Hugo Godoy, a déclaré que ce mouvement de lutte se poursuivra jusqu’au 26 février par des grèves et des manifestations dans tout le pays. « Nous participons à la journée nationale de la lutte des mouvements populaires parce que leur cause est la notre et les travailleurs méritent de vivre dans la dignité », a dit, pour sa part, Roberto Baradel, secrétaire général du Syndicat unifié des travailleurs de l’Education de la province de Buenos Aires.
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Dans une déclaration à une station de radio locale, le président argentin a indiqué que son pays était dans une meilleure situation par rapport à 2015, bien qu’il ait admis qu’une partie de la société avait du mal à couvrir ses dépenses. « Le taux d’inflation a commencé à baisser et l’activité économique s’améliore lentement et nous espérons que cela conduira à une forte croissance », a encore estimé M. Macri.
Ces manifestations coïncident avec une visite d’une délégation du Fonds monétaire internationale (FMI) en Argentine afin d’évaluer le plan économique du pays sud-américain ainsi que les objectifs convenus avec le gouvernement de Macri. Selon les médias, la délégation, dirigée par Roberto Cardarelli, chargé du dossier argentin au FMI, procédera à l’évaluation des chiffres enregistrés par l’économie argentine et des engagements du pays sud-américain vis-à-vis des objectifs de politique financière et monétaire convenus entre les deux parties.
A la lumière de ses conclusions, le FMI décidera de verser ou non les nouvelles tranches du prêt de 57 milliards de dollars accordé en 2018 à Buenos Aires. Le gouvernement de Macri avait appelé l’année dernière le FMI à la rescousse après une crise financière fin avril, exacerbée par la dévaluation du peso, la hausse de l’inflation et le ralentissement de l’activité économique. Le taux d’inflation a atteint 47,6% en 2018, soit un record depuis 1991 en raison de la dépréciation de la monnaie locale.
Il doit reculer à 29% d’ici à la fin de 2019, selon les prévisions. Selon les estimations du FMI, l’Argentine a clôturé l’année 2018 avec une baisse de 2,8% de son PIB. D’après les prévisions de cette institution financière, la récession pourrait baisser de 1,7% en 2019 avant de retrouver une trajectoire positive en 2020 avec une croissance de 2,7%.