Cancer du côlon : un tueur engagé qu’on pourrait éviter

Le cancer du côlon ou cancer colorectal est un type de cancer qui affecte le côlon (le gros intestin) ou le rectum. Il s’agit de l’un des types de cancer les plus répandus dans le monde. Cette maladie peut avoir des conséquences graves et arriverait même à entraîner la mort lorsqu’elle n’est pas diagnostiquée à temps. Environ 7535 nouveaux sont prévus en 2030 selon le Registre des Cancers du Grand Casablanca.

Sur le plan national, plus de 4.000 nouveaux cas de cancers colorectaux ont été enregistrés en 2019 au Maroc.

La grande majorité des patients atteints de cancer colorectal reste complètement asymptomatique, cela dit ce rongeur interne, sera invraisemblablement méconnu et gagnerait du terrain.

Face à ce constat, l’importance considérable du dépistage en amont du cancer colorectal demeure primordiale. On peut ainsi diagnostiquer des lésions précancéreuses et des cancers très précoces. De même, le dépistage à intervalles réguliers a démontré son efficacité  en termes de détection précoce.

Souvent asymptomatique aux premiers stades de la maladie, toutefois cette maladie peut se manifester à travers des facteurs susceptibles de déclencher la sonnette d’alarme, à savoir diarrhée, constipation, présence de sang dans les selles, douleurs abdominales, perte de poids inexpliquée, fatigue et carence martiale.

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La présence de sang dans les selles serait le signe le plus alarmant de la maladie. Bien que majoritairement causée par des conditions bénignes telles les hémorroïdes, toute personne avec du sang dans les selles, devrait passer un examen de dépistage par coloscopie, sans exception.

Des changements au niveau du calibre des selles peuvent aussi être associés avec un cancer colorectal. Des selles de calibre plus étroit comme des crayons peuvent témoigner d’un cancer colorectal situé au niveau de la partie distale du colon.

Des selles diarrhéiques ou une constipation nouvelle devraient inciter les patients à consulter leur médecin.

Des inconforts abdominaux avec douleur, crampes et ballonnement avec ou sans vomissement sont des présentations moins fréquentes, mais possibles qui nécessitent un dépistage et une investigation.

La carence en fer ou carence martiale est une complication souvent observée chez les personnes atteintes de cancer colorectal. Certains cancers, tels que le cancer gastro-intestinal ou colorectal, et les cancers gynécologiques tels que le cancer de l’ovaire ou de l’utérus provoquent des pertes de sang, soumettant les patients à un risque accru d’anémie ferriprive

L’anémie ferriprive (taux d’hémoglobine et de fer abaissés) est aussi un mode de présentation du cancer colorectal chez des patients autrement asymptomatiques. En effet, les cancers colorectaux peuvent saigner à bas bruit, de façon imperceptible, et causer à long terme une anémie. Il s’agit d’un mode de présentation commun pour les cancers situés au début du gros intestin (colon).

Pourquoi il est important de traiter la carence en fer chez les sujets atteints de cancer ?

Une anémie entraîne des conséquences importantes sur la qualité de vie et donc sur les chances pour le patient de se rétablir. Les symptômes liés à l’anémie comme tels que l’épuisement et la fatigue, l’humeur dépressive, les vertiges, les difficultés respiratoires, les palpitations et les troubles du sommeil ont de grands impacts physiques et psychologiques. Plus de 90% des patients souffrant de cancer ont une fatigue parfois sévère, et plus de la moitié des patients estiment que cette fatigue impacte plus leur vie que la douleur en soi.

Par ailleurs, certains patients vont se présenter avec des formes plus avancées de cancer colorectal. Un cancer colorectal peut mener à une obstruction du gros intestin. Les patients se présentent alors avec des douleurs abdominales crampiformes, l’arrêt du passage des selles et des gaz, des nausées et vomissements. Il s’agira alors d’une urgence chirurgicale pour éviter une perforation de l’intestin.

Le risque du cancer colorectal augmente avec l’âge et la plupart des cas surviennent après 50 ans. Toutefois, il est possible de réduire le risque de ce type de cancer en privilégiant une alimentation saine et l’activité physique, en limitant la consommation d’alcool et en renonçant au tabac.

La forme histologique la plus fréquente de ces cancers (90% des cas) est l’adénocarcinome qui résulte de la transformation cancéreuse d’une des cellules qui constitue les glandes de Lieberkühn qui tapissent l’intérieur de la paroi du côlon et du rectum.

D’autres formes développées au dépend d’autres structures composant l’intestin existent mais sont beaucoup plus rares : tumeur endocrine, sarcome, lymphome…

L’âge moyen de survenue se situe entre 55 et 59 ans chez les hommes, et 50 et 54 ans chez les femmes.

Des symptômes systémiques peuvent aussi être causés par un cancer colorectal sans symptôme digestif. Ceux-ci incluent la perte de poids, la perte d’appétit et la fatigue.

Le taux de survie à 5 ans s’est amélioré au cours du temps en passant de 53% pour sujets diagnostiqués en 1990 à 65%pour ceux diagnostiqués en 2015.

Ce taux de survie à 5 ans diminue avec l’âge : passant de 72% chez les personnes diagnostiquées à 50 ans, à 57% chez celles diagnostiquées à 80 ans (2010-2015).

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