Cannabis au Maroc : De l’illégalité à la culture réglementée

Après avoir légalisé la culture du cannabis à des fins médicales et industrielles pour certains agriculteurs et entreprises, le Maroc a entrepris ce projet en mettant en avant ses avantages en termes de protection de l’environnement et de génération de revenus supplémentaires.

Le Maroc occupe la première place en tant que premier producteur de cannabis sur le marché noir, et ce, depuis de nombreuses années. Les agriculteurs du Rif au Maroc ont traditionnellement cultivé le cannabis à des fins récréatives. Cependant, la culture et la consommation de cette plante dans un but récréatif restent, en revanche, strictement interdites.

Il convient de souligner que le Maroc n’est pas le seul à faire face aux défis inhérents à la légalisation de ce secteur. De nombreux autres pays à l’instar du Canada et des États-Unis ont éprouvé des difficultés à maîtriser leurs marchés illicites déjà bien établis. Ces défis découlent de la complexité des normes de qualité à respecter, des coûts élevés et des entraves administratives auxquelles se heurtent les petits cultivateurs.

Pour répondre à cette problématique, le gouvernement a choisi d’exploiter cette opportunité à des fins médicales et industrielles. Cette démarche de culture légale se positionne actuellement comme une entrée progressive sur le marché de la vente au détail, dans le but de propulser le Maroc au rang de premier exportateur de cannabis vers l’Europe et l’Amérique.

D’ailleurs, le Maroc s’ouvre incontestablement à cette perspective, conscient des avantages qu’elle présente en termes de production.

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Les produits marocains possèdent une identité bien établie, où le haschich joue un rôle central, des rues d’Espagne aux cafés des Pays-Bas. Cette caractéristique pourrait conférer aux exportateurs une légitimité distincte. De plus, sa proximité géographique de l’autre côté de la Méditerranée facilite son accès à l’Europe, où des pays tels que l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie s’ouvrent progressivement au marché du cannabis. Des accords commerciaux avec les États-Unis et l’Union européenne sont également en place, comme le rapporte Bloomberg.

Néanmoins, en conformité avec les dispositions de la loi n° 13-21, le Maroc a établi en 2022 l’Agence Nationale de Réglementation des Activités relatives au Cannabis (ANRAC). Cette dernière a pour mission de mettre en œuvre la Stratégie de l’État dans le domaine de la culture, de la production, de la fabrication, de la transformation, de la commercialisation, de l’exportation et de l’importation de produits dérivés du cannabis à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles.

L’agence a assuré aux agriculteurs qu’avec la légalisation, ils pourraient espérer accroître leurs revenus provenant de la culture du cannabis pour la résine de haschisch, atteignant potentiellement quatre à cinq fois leurs gains actuels. Cette opportunité est assortie d’une liberté de choix laissée entre leurs mains.

En parallèle, le Maroc a récemment établi un partenariat avec une société américaine spécialisée dans la transformation du cannabis. Cette collaboration vise à former des experts marocains à tous les aspects liés à la culture, la production et les diverses utilisations du cannabis.

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