Carburant : Les Marocains veulent un ajustement par rapport au prix du Brent
Les prix du pétrole ont augmenté de près de 3% dans les échanges de lundi 18 juillet, soutenus par un dollar faible et des approvisionnements rares. Conséquence, les prix ont continué de progresser, compensant les inquiétudes concernant la récession et la possibilité d’un confinement à grande échelle en Chine à cause de la hausse des cas de contamination du virus, ce qui a une fois de plus réduit la demande de carburant. Au Maroc, la tension sur le prix du carburant ne faiblit pas et pousse désormais certains internautes à demander au gouvernement des mesures fortes ou même de démissionner.
Les mises en garde de la Banque mondiale sur les conséquences de l’inflation, deviennent une réalité dans le royaume. Au-delà des autres produits de consommation, le carburant est aujourd’hui source de discorde entre population et élus. Depuis quelques jours, harassés par la hausse du prix du carburant, certains Marocains ne tiennent plus et appellent au Chef de gouvernement de partir « Akhannouch dégage » devient ainsi un refrain sur les réseaux sociaux.
La colère des internautes est sous-tendue par la baisse des Brent qui ne se répercute pas sur le tarif maison, contrairement à d’autres pays arabes ou les prix du carburant sont moins chers que ceux proposés dans le royaume. La semaine dernière, les prix du pétrole ont affiché leur plus forte baisse hebdomadaire en près d’un mois, dans un contexte de craintes d’une récession qui nuirait à la demande de pétrole, et le brut de référence (Brent et West Texas Intermediate) a chuté d’environ 5,5% et 6,9%, respectivement.
L’équation de l’approvisionnement du pétrole
Les politiques de tests du coronavirus par groupes se sont poursuivis dans certaines parties de la Chine, suscitant des inquiétudes quant à la demande de pétrole chez le deuxième plus grand consommateur de pétrole au monde.
Cependant, les approvisionnements en pétrole sont restés rares, soutenant les prix, et comme prévu, le voyage du président américain Joe Biden en Arabie saoudite n’a pas tenu la promesse notamment sur la possibilité d’augmenter la production saoudienne.
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Biden a plaidé pour que les producteurs de pétrole du Golfe augmentent leur production pour aider à maîtriser les prix du pétrole et à réduire l’inflation.
Dimanche, le conseiller principal du département d’État à la sécurité énergétique, Amos Hochstein, a déclaré que le voyage conduirait les producteurs de pétrole à prendre « quelques mesures supplémentaires » en ce qui concerne l’approvisionnement, bien qu’il n’ait mentionné aucun pays ni augmenté la production.
Réserves stratégiques de pétrole
« Bien qu’il n’y ait pas eu d’engagements immédiats d’augmenter la production de pétrole, des rapports ont indiqué que les États-Unis ont indiqué une augmentation progressive attendue de l’offre », a déclaré Baden-Moore, responsable de la recherche sur les matières premières à la National Australia Bank, dans une note.
« La baisse des réserves stratégiques de pétrole à partir de novembre pourrait compenser cette augmentation de l’offre, bien que pas plus d’environ 1 million de barils par jour », a rapporté Reuters.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, dont la Russie dans l’alliance OPEP+, doivent tenir une réunion le 3 août pour surveiller la production et convenir de mécanismes de coopération avec la fin de l’accord de production actuel en septembre.
Les Marocains exigent le retour à la normale
Les prix de l’essence dans les pays arabes sont confus au cours de la période écoulée, plusieurs pays ont connu des augmentations significatives, tandis que certains pays ont maintenu un niveau de stabilité et que les prix se sont effondrés contrairement à d’autres.
La plate-forme énergétique spécialisée dans le secteur du pétrole a mené une enquête sur les prix intérieurs de l’essence dans les pays arabes, prenant le 1er juillet comme référence pour la surveillance des prix, afin de révéler les pays les plus chers et les moins chers en termes de prix de l’essence. Cependant, Chevron met en garde contre l’impact négatif de la hausse des prix du carburant sur le changement énergétique
La plate-forme énergétique de ce rapport révèle la disparité « à la hausse et à la baisse » entre les prix intérieurs de l’essence dans les pays arabes, des prix les plus élevés aux plus bas.
Pour le cas du Maroc, le rapport note que le prix de l’essence, le royaume qui occupe la deuxième place, s’est approché de la barrière des deux dollars, avec des prix en hausse record, avec un litre d’essence atteignant 18 dirhams, et le prix d’un litre d’essence augmentant à 16,43 dirhams.
Cette hausse des prix a provoqué une vague de colère contre le gouvernement où les appels à la démission se sont multipliés. Toutefois, les autorités du royaume ont, depuis vendredi dernier baissé de 1 dirhams le prix de l’essence espérant calmer la colère. Que nenni, cette diminution a ravivé les tensions poussant les populations à exiger au gouvernement d’appliquer les tarifs entre entre 7 et 8 dirhams, en parallèle au prix du Brent à la date où ce dernier se trouvait avant la crise ukrainienne.