Carlos Ghosn démissionne de Renault
Carlos Ghosn, actuellement en détention au Japon, a démissionné, mercredi 23 janvier 2019 soir, du constructeur automobile français, Renault, selon des informations rapportées par des médias japonais et français.
Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré à Bloomberg que « Carlos Ghosn vient de démissionner hier soir ».
Ghosn est resté aux commandes de Renault alors qu’il était en détention au Japon depuis le 19 novembre 2018 pour des accusations d’inconduite financière chez Nissan. Il a occupé des postes de premier plan chez les deux constructeurs en raison d’une alliance entre eux.
Renault, dans lequel le gouvernement français détient 15% du capital, doit tenir un conseil d’administration plus tard ce jeudi 24 janvier 2019. Quant au constructeur automobile, il a refusé de commenter.
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Ghosn, qui était l’architecte de l’alliance Renault-Nissan, fait face à trois accusations d’inconduite financière au Japon, notamment une sous-estimation de son revenu et un abus de confiance aggravé.
L’homme de 64 ans, qui nie tout acte répréhensible, pourrait rester en détention plusieurs mois après que sa demande de mise en liberté sous caution plus tôt cette semaine a été rejetée.
Selon certaines informations, le conseil d’administration de Renault envisagerait de le remplacer par deux personnes. Le président devrait être Jean-Dominique Senard, qui dirige Michelin, et Thierry Bolloré, l’actuel suppléant, devrait être nommé directeur général.
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Auparavant, Renault avait déclaré n’avoir encore trouvé aucune preuve d’actes répréhensibles, et une enquête sur la rémunération des dirigeants n’a révélé aucun signe de fraude jusqu’à présent.
Bruno Le Maire souhaite la survie de l’alliance entre les constructeurs automobiles, qui a été mise à mal par l’arrestation de M. Ghosn. «Je suis sûr que l’alliance restera», a-t-déclaré à Bloomberg.
Né à Porto Velho (Brésil) de parents libanais, M. Ghosn avait atteint le statut de star au Japon pendant son séjour chez Nissan. Selon un sondage, il était l’homme que la plupart des femmes japonaises voulaient épouser. Dans un autre, il s’est classé septième dans un sondage sur l’identité de la personne qui devait diriger le pays.