Changement climatique : le GIEC nous donne 3 ans et pas plus pour changer la donne
Plus on avance dans le temps et dans l’espace, plus la planète se plonge dans un véritable compte à rebours vers sa disparition. La pollution c’est un fait et les études l’ont démontré à plusieurs reprises. La terre souffre, elle s’agonise et cela ne peut être qu’une résultante directe de la surexploitation des ressources et de la mauvaise gestion des intelligences, des consciences et des responsabilités, oscillant entre le « je m’en foutisme » des multinationales qui polluent la terre avec leurs usines et l’inaction des dirigeants, très souvent marionnettes des grandes entreprises et de l’économie libérale. Et le dernier rapport du GIEC l’atteste clairement.
Dans son dernier rapport paru le 4 avril, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), affirme qu’ il ne reste que trois mois à l’humanité pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre et éviter l’effondrement climatique. Cela sera traduirait par une planète plus chaude de 3,4°C par rapport à l’ère préindustrielle en 2100. Les gouvernants du monde devront immédiatement prendre des mesures pour éviter le pire. Soulignant l’inaction ou le manque de volonté et de cohérence politique, le co-président du Giec, Jim Skea affirme « Nous savons quoi faire, nous savons comment le faire et maintenant il faut décider de le faire ». Commentant la parution du rapport, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutierrez, affirme que « ce rapport dresse un bilan honteux de l’humanité qui nous met sur la voie d’un monde invivable », a renchéri le secrétaire général des Nations unies, Antonio Gutierrez, dans une vidéo partagée le jour de la sortie du rapport. Dans son troisième rapport, le GIEC donne des solutions, applicables dès maintenant pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre (GES).
Le modèle de développement occidental pointé du doigt
Sommés d’atténuer leurs impact climatique, les pays riches principaux émetteurs de GES avec leur arsenal technologique énergivore devront adopter un autre modèle de développement socioéconomique afin de parvenir à limiter le réchauffement climatique à + 1,5 °C en 2100. « C’est maintenant qu’il faut transformer en profondeur les modes de production et de consommation dans tous les secteurs, à commencer par l’énergie nous dit le GIEC ». Mais comment l’occident pourrait-il véritablement changer la donne ? Nous savons tous qu’avec la guerre en Ukraine, l’utilisation des énergies fossiles par ces pays-là a encore de beaux de jours devant nous.
L’Afrique face au dilemme « développement vs adaptation »
Pour le continent africain, bien que celui-ci n’a émis que 4 % des émissions de GES depuis 1850, le rapport du Giec cite que l’aggravation des sécheresses y ont causé plus de morts que tous les événements dus au climat combinés dans le reste du monde au cours des trois dernières décennies. Vague de chaleur, stress hydrique, érosion côtières, sécheresse, inondations, ou invasion de criquets pèlerins, le continent Africain devra faire face à ces défis climatiques dans les procaïnes années selon le rapport. La sentence est lourde et pourtant, nous savons que les pays qui paient le plus de pots cassés de ce changement climatique n’en sont pas les plus grands responsables détenteurs de l’arsenal technologique le plus sophistiqué et le plus pollueur. Et c’est d’ailleurs ce qui amenait le président malgache Andry Rajoelina Andry Rajoelina a déclaré lors du sommet pour l’accélération de l’adaptation en Afrique qui se tient à l’occasion de la COP26 : « Mes compatriotes endurent le tribut d’une crise climatique à laquelle ils n’ont pas participé ».
→ Lire aussi : GIEC : Guterres qualifie le rapport de « litanie de promesses non tenues »
Cette injustice climatique avait poussé en 2009, les pays du Nord à s’engager de porter à partir de 2020 leur aide climat aux pays du Sud à 100 milliards de dollars par an. Mais la promesse n’est toujours pas tenue. A l’heure actuelle, le continent n’a touché qu’environ 26% de ces aides climatiques. Une autre injustice qui fait de l’Afrique la principale victime de ce réchauffement. Face à cette situation, les dirigeants africains devront trouver la difficile solution pour non seulement développer leur pays mais en utilisant un modèle anti-pollution. Ce qui veut dire, que l’Afrique devra développer son continent avec un budget Carbonne très limité dans ce monde extrêmement dépendant des énergies fossiles. Un cercle vicieux !
Le pire peut être évité
Pour infléchir cette tendance de réchauffement climatique et garantir un futur paisible aux générations futures, le monde devra faire beaucoup de sacrifices selon le GIEC. Il faudra inévitablement donc penser à remplacer les énergies fossiles par des sources d’énergie bas-carbone ou neutres. Mais pas que ! Le GIEC recommande de mettre en place des techniques d’élimination du dioxyde de carbone.
Des modifications structurelles permettant de réduire la demande énergétique devront également être adoptées à travers une plus grande sobriété qui passerait à la fois par l’alimentation (régime alimentaire moins carné), le logement (isolation des bâtiments), le travail (télétravail), les transports (véhicules électriques, mobilités douces). Il faudrait également repenser le fonctionnement futur des zones urbaines « grâce à une consommation d’énergie réduite (par exemple en créant des villes compactes et piétonnes), à l’électrification des transports en combinaison avec des sources d’énergie à faibles émissions et à une meilleure absorption et stockage du carbone en utilisant la nature ». Propose le GIEC qui estime que d’ici 2050, 70% de la population mondiale serait dans les villes.
Le Rapport identifie également d’autres pistes de solutions notamment l’importance de limiter tout type de gaspillage (en particulier le gaspillage alimentaire).