Chantage, harcèlement…la tension monte entre chauffeurs de taxi et utilisateurs des applications

Depuis quelques années, de multiples applications de réservation de taxi ont réussi à s’installer au sein du marché marocain. In Driver, Careem, Uber…sont quelques-unes parmi d’autres. Cependant , ces applications mobiles représentent, aux yeux des professionnels du secteur, de nouveaux concurrents susceptibles de mettre à mal leur industrie. Une situation face à laquelle les chauffeurs professionnels s’opposent farouchement.

  Au moment où le nombre des petits et grands taxi ne cessent de croître au Maroc, un nouveau service de transport surgit pour  s’accaparer peu à peu d’une bonne part du marché, créant ainsi de vives tensions entre les chauffeurs professionnels au Maroc et les conducteurs œuvrant au profit du service digital.

Un service qui se manifeste à travers des applications numériques de réservation de taxi, grâce auxquelles, la clientèle peut héler un chauffeur là où elle se trouve. Chose qui lui permet de jouir  d’un moyen de transport rapide et d’une tarification instantanée.

Des “atouts” que les professionnels du secteur ont considérés  comme “une menace” à l’industrie du taxi, dénonçant ainsi une concurrence déloyale.

« Les applications intelligentes restent un moyen illégal, assimilable au transport secret, qui nécessite l’intervention des autorités compétentes pour y mettre un terme », s’indignent-ils dans une déclaration à Hespress.

A cet effet, des comités syndicaux ont vu le jour dans plusieurs villes du Maroc, dans l’optique de défendre les intérêts des chauffeurs de taxi et leur permettre d’exprimer leurs  plaintes portant, à la fois,  sur le service numérique et ses utilisateurs.

A cet égard, les syndicats des chauffeurs de taxi appellent les autorités de la région de Casablanca-Settat à « jouer leur rôle » et « d’intervenir pour stopper l’oisiveté que connaît le secteur, et le sauver de l’invasion des applications intelligentes ».

Des revendications qui se heurtent à celles du syndicat des conducteurs utilisant les applications mobiles, qui met, de son côté, l’accent sur le rôle du transport, assuré via la  technologie, dans la création d’emplois pour les chauffeurs professionnels au chômage, ainsi que pour les titulaires de la carte d’autoentrepreneur dans les transports.

Chantage, harcèlement…des moyens de pression

Pour exprimer leur mécontentement, les chauffeurs professionnels ont décidé de  passer à l’action. Ainsi, de nombreux affrontements entre les deux acteurs ont été déclarés. En effet, depuis l’apparition des applications mobiles dédiées à la réservation de taxi, plusieurs conducteurs utilisateurs du service numérique ont été attaqués par les taximen marocains.

Rien qu’à Casablanca, plusieurs incidents ont été recensés. On cite notamment celui d’un conducteur, ayant été entouré de chauffeurs de petits taxis près de la gare « Casa Voyageurs », après avoir tenté de transporter 3 femmes. Ou encore, celui d’un conducteur ayant été victime d’extorsion sur le chemin de Ain Diab, sachant que le chauffeur de taxi lui a carrément  arraché les clés de voiture.

Face à ces actes, les utilisateurs des applications mobiles  font appel aux autorités afin d’arrêter ce genre d’agissement qualifié “d’illégal”.

Néanmoins, l’harcèlement exercé par ces chauffeurs de taxi casablancais, s’applique non seulement aux conducteurs mais aussi à la clientèle. En effet, certains chauffeurs de taxi n’hésiteraient pas à menacer de toutes sortes de démarches, les clients au cas de refus de choisir le taxi plutôt que de commander une course en ligne.

Il convient de rappeler ,tout de même, que ces tensions ne sont pas exclusives au Maroc. De nombreux désaccords ont été déclenchés avec les industries de transport déjà établies et organisées, suite à l’apparition de desdites applications dans d’autres pays en développement.

 

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