Des chercheurs débattent à Rabat du recours aux eaux non-conventionnelles comme moyen d’assurer la sécurité hydrique
Des chercheurs, experts et universitaires étaient en conclave, samedi à Rabat, pour débattre du recours aux eaux non-conventionnelles comme moyen d’assurer la sécurité hydrique, à l’occasion de la 18-ème édition du Forum GR-Entreprises.
Organisée à l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAV), par l’Association marocaines des élèves ingénieurs en génie rural (AMEIGR), sous le thème « Le recours en eaux non-conventionnelles pour assurer la sécurité hydrique et s’adapter aux changements globaux », cette rencontre constitue une plateforme d’échange et de débat à travers la participation d’un grand nombre d’organismes et d’entreprises de différents secteurs d’activités, dans l’optique de la promotion du profil de l’ingénieur génie rural et du rapprochement entre les futurs lauréats et le monde professionnel.
Intervenant à cette occasion, le directeur de la formation génie rural, El Houssine Bartali a indiqué que, dans un contexte de rareté des ressources en eau, résultant des changements climatiques et de la pression croissante qui s’exerce sur cette denrée vitale, le Maroc a adopté, lors de ces dernières années, une politique rigoureuse en matière de gestion des ressources en eau.
M. Bartali a, dans ce sens, noté que les ressources en eau non-conventionnelles, notamment le dessalement des eaux de mer, la réutilisation des eaux usées épurées à des fins agricoles, industrielles ou autres et la collecte des eaux pluviales, sont devenues une issue incontournable de la stratégie nationale de l’eau.
D’importants programmes nationaux ont été lancés au Maroc visant la préservation des ressources et la protection de l’environnement, a-t-il ajouté, citant à cet égard les projets d’économie d’eau en agriculture, d’extension de réseaux d’adduction d’eau potable (AEP) et d’assainissement, de gestion des déchets municipaux, de construction de barrages, d’ouvrages de protection contre les crues, de routes rurales et de production d’énergie.
En plaçant cette 18éme édition du Forum sous le parrainage des ministères de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts et du secrétariat d’État chargé de l’Eau, les élèves génie rural réitèrent leur aptitude et disposition à servir dans les différentes missions d’ingénierie relevant de ces départements, a-t-il poursuivi, ajoutant que les élèves témoignent de leur entière adhésion aux efforts engagés au niveau national en vue d’une meilleure adaptation à la rareté de l’eau et la recherche de ressources alternatives pour assurer la sécurité hydrique.
De même, il a fait savoir que l’IAV Hassan II a été nommé centre d’excellence dans le secteur de l’eau, pour représenter le Maroc au sein du réseau des centres d’excellences de l’eau (MENA-NWC) ayant pour objectif de favoriser les échanges scientifiques et techniques entres les institutions de la région MENA avec leurs homologues aux États-Unis et ailleurs, pour agir sur la pénurie croissante des ressources en eau dans la région, par l’adaptation, le développement et la dissémination des bonnes pratiques techniques et politiques.
Pour sa part, Mme Karima Sebari, chef du département génie rural eau, environnement et infrastructure, a souligné que la raréfaction des ressources en eau conventionnelles impose le recours à la valorisation des eaux non-conventionnelles qui fait dorénavant partie de la gestion intégrée et durable des ressources en eau.
Cette valorisation est adoptée comme une mesure intéressante d’adaptation aux changements climatiques et de résorption des déficits, a noté Mme Sebari, faisant savoir qu’elle permet de réduire la pression sur les eaux conventionnelles, via une gestion appropriée et sécurisante et une utilisation adaptée selon la nature et la qualité.
De son côté le chef de division de la promotion et de la régulation des partenariats public-privé en irrigation, au sein du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Ouhssain a rappelé que le ministère a lancé, dans le cadre du plan Maroc vert (PMV), un grand programme de mobilisation des eaux non-conventionnelles, notamment le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées.
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M. Ouhssain a également mis en avant le rôle de la mobilisation des eaux non-conventionnelles pour augmenter l’offre hydrique et satisfaire les besoins en eau potable et en irrigation.
Au programme de cette édition, figurent l’organisation d’ateliers et de conférences portant, notamment, sur « La place des eaux non-conventionnelles dans la stratégie nationale de l’eau », « Le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées traitées: un levier pour le développement de l’agriculture irriguée », « Le dessalement pour la sécurisation de l’approvisionnement en eau potable », et « Réutilisation des eaux usées pour l’irrigation: perspectives et contraintes, étude de cas: STEP de Mediouna ».
L’AMEIGR est un organisme à but non lucratif, crée en 1998 au sein de l’IAV Hassan II, avec comme mission de soutenir toute initiative issue de l’esprit créatif et entreprenant des élèves ingénieurs. A travers ses différentes activités, l’AMEIGR vise à présenter aux étudiants l’opportunité de développer un sens de soi, de s’épanouir et d’élargir leurs horizons, aussi bien concernant leur carrière professionnelle que sur le plan personnel.