Chine : Début des travaux de l’organe législatif suprême
L’Assemblée populaire nationale (NPC) et le Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CPPCC), qui représentent l’organe législatif suprême de la Chine, ont débuté vendredi leurs réunions plénières annuelles pour débattre de nombreuses questions notamment la poursuite du plan de développement économique du pays.
A l’ordre du jour des centaines de représentants qui ont fait le déplacement à Pékin pour prendre part à ces travaux communément appelés les « Deux Sessions » figure une panoplie de dossiers, notamment les moyens de renforcer la croissance économique, avec un objectif ultime : la construction d’« un pays socialiste moderne ».
Les mesures à prendre pour réaliser un tel objectif seront détaillées dans un rapport de travail du gouvernement qui doit être approuvé par le NPC. D’après les analystes, des recommandations seront faites pour bâtir sur les résultats très encourageants réalisés par la Chine en 2021, quand le pays a enregistré un taux de croissance de 8,1 pc dans une conjoncture internationale compliquée par la pandémie du Coronavirus.
Le souci de maintenir une croissance soutenue du PIB est pris trop au sérieux dans les instances dirigeantes et législatives du pays. Il dictera les stratégies et les politiques économiques qui seront adoptées au niveau central ainsi qu’au niveau des province et des municipalités du pays.
Le gouvernement chinois avait indiqué qu’il établira une cible de 5 à 5,5 pc de croissance du PIB en 2022, un objectif jugé trop ambitieux par les analystes eu égard aux chocs externes liés notamment à la persistance de la pandémie de Covid-19 et à l’incertitude engendrée par le conflit en Ukraine.
En janvier dernier, le Fonds monétaire international avait prévu un taux de croissance de 4,8 pc pour la Chine en 2022 contre une prévision initiale de 5,6 pc.
Par ailleurs, la consolidation de la stabilité économique devra figurer au cœur des débat des Deux Sessions.
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Lors de la Conférence centrale annuelle sur le travail économique (CEWC), tenue en décembre 2021, et qui établit la feuille de route économique pour le pays pour l’année suivante, le gouvernement a exprimé son engagement à mettre en œuvre « une politique budgétaire proactive et une politique monétaire prudente ».
Une telle politique impliquera la mise en place d’incitations fiscales plus ciblés et durables, en particulier en faveur des petites et moyennes entreprises (PME) et les particuliers, tout en maintenant un niveau « raisonnable » de liquidité sans inonder le marché.
Dans la même veine, les banques seront encouragées à accroître leur soutien aux industries et entreprises les plus importantes, telles que les PME, les entreprises engagées dans le développement vert, l’innovation technologique et celles au service de « l’économie réelle ».
La lutte contre la pandémie de Covid-19 est un autre sujet important à l’ordre du jour des Deux Sessions.
La Chine s’en tient depuis le début de la pandémie à sa politique de « tolérance zéro » face au Covid-19, une approche qui implique le respect des mesures de confinement strictes telles que les verrouillages instantanés et les restrictions de voyage pour réduire au minimum les infections.
La stratégie s’est avérée efficace pour maintenir les taux d’infection et de mortalité à un faible niveau. L’impact de ces mesures n’est pas négligeable dans le pays qui a maintenu ses frontières fermées depuis le début de 2020.
Beaucoup de discussions ont eu lieu au sujet la date de réouverture des frontières, mais le gouvernement n’a donné aucune indication sur son intention d’assouplir sa politique anti-Covid-19.
Sur le plan international, l’incertitude engendrée par le conflit en Ukraine devra jeter son ombre sur les travaux des instances législatives de la Chine.
Avec l’enlisement du conflit, les yeux du monde seront rivés sur la Chine pour voir comment cette deuxième puissance économique mondiale va gérer une situation pour le moins délicate.
La Chine a jusqu’à présent maintenu une position d’impartialité, déclarant qu’elle respecte la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays, tout en appelant à une résolution du conflit par le dialogue et la négociation.
Les analystes estiment qu’il y a peu de chance de voir Pékin modifier sa position d’autant plus que le conflit ukrainien est intervenu quelques semaines seulement après la décision de la Chine et de la Russie de sceller un partenariat stratégique sans limite.
Avec MAP