Chômage : Le HCP dresse un bilan alarmant au T2

Par Matar Bensalmia 

Selon une récente note d’information émanant du Haut-Commissariat au Plan, l’économie nationale a subi au second trimestre de 2023, une diminution considérable de près de 86.000 postes d’emploi, représentant une baisse significative de 1% par rapport à la période précédente.

L’activité économique nationale a ainsi été confrontée à une perte totale de 198.000 emplois non rémunérés. Cependant, durant cette même période, on observe une création de 112.000 postes d’emplois rémunérés.

Cependant, il est important de souligner que cette baisse globale couvre deux tendances contrastées dans les environnements urbains et ruraux. En milieu urbain, on a pu observer la création de 121.000 emplois, ce qui pourrait être perçu comme un signe positif de développement économique dans les zones urbaines. En revanche, en milieu rural, on a enregistré une perte nette de 206.000 postes d’emploi, reflétant des défis spécifiques auxquels sont confrontées les régions rurales du pays.

Pour ce qui est du taux d’activité, celui-ci a subi une baisse de 0,4 point par rapport à la même période de l’année 2022, atteignant ainsi un niveau de 44,8%. Cette tendance baissière peut être expliquée par deux facteurs principaux. Premièrement, l’accroissement de la population en âge d’activité, c’est-à-dire âgée de 15 ans et plus, a été estimé à 1,4%. Ensuite, la population active ayant également augmenté de 1%.

Plus en détails, la diminution du taux d’activité s’avère nettement plus marquée en milieu rural, enregistrant une baisse de 1,6 point, passant ainsi de 50,8% à 49,2%. En revanche, en milieu urbain, on observe une légère augmentation de 0,3 point, portant le taux de 42,3% à 42,6%.

Lire aussi : Casablanca : Baisse de 0,7% de l’indice des prix à la consommation en juin (HCP)

Selon le HCP, cinq régions concentrent 72,3% de l’ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus au niveau national. Il s’agit de Casablanca-Settat, avec une part de 22,2%, suivie de Rabat-Salé-Kénitra avec 13,9%, Marrakech-Safi avec 12,8%, Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec 11,9%, et enfin Fès-Meknès avec 11,5%.

Néanmoins, bien que ces zones jouent un rôle majeur en termes d’opportunités d’emploi et d’activité économique pour la population active du pays, cette répartition inégale peut également souligner la nécessité d’une attention particulière aux régions moins représentées afin de favoriser un développement équilibré et inclusif sur l’ensemble du territoire marocain.

Par ailleurs, cette baisse du taux d’activité a davantage touché les femmes avec une diminution de 0,8 point, passant de 21,3% à 20,5%. En contraste, chez les hommes, le taux d’activité a presque stagné, enregistrant une légère baisse de seulement 0,1 point, passant de 69,9% à 69,8%.

Ces chiffres mettent ainsi en évidence des disparités significatives dans l’évolution du taux d’activité entre les différents milieux géographiques et entre les sexes.

Pour ce qui est du niveau éducatif, le taux de chômage a connu une augmentation significative, enregistrant une hausse de 1,2 point pour atteindre 19,2% parmi les diplômés. Pour les personnes sans diplôme, le taux de chômage a également augmenté de 0,9 point, atteignant ainsi 4,5%.

Globalement, le taux d’emploi a connu une baisse de 0,9 point au niveau national, passant de 40,2% à 39,3%. Dans les zones urbaines, ce taux est resté stable à 37,5%, tandis qu’en milieu rural, celui-ci a chuté de 2,3 points, passant de 48,7% à 46,4%.

Notons que la baisse du taux d’emploi a touché à la fois les hommes, enregistrant une diminution de 0,7 point, et les femmes, avec une baisse de 1,1 point.

Volonté politique

Dans son discours à l’occasion du 24ème anniversaire de son accession au Trône, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a souligné l’importance du “sérieux” dans toutes les sphères de la société, en insistant sur sa valeur édifiante et essentielle pour l’essor harmonieux du pays.

Selon le souverain, “Les répercussions de la crise mondiale, conjuguées à des années de sécheresse successives au niveau national, ont contribué au renchérissement du coût de la vie et au ralentissement de la croissance économique. Aussi, Nous avons orienté le gouvernement pour qu’il adopte les mesures nécessaires afin d’atténuer leur impact négatif sur les franges de la population et les secteurs les plus touchés, et d’assurer l’approvisionnement des marchés en produits de base (…) il est urgent pour nous de faire preuve de sérieux pour instaurer un climat de confiance et saisir les nouvelles opportunités. Le but est de renforcer la relance et la résilience de l’économie nationale”, y lit-on.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page