Commerce agricole : Quel partenariat Maroc-UE ?

Par Soufiane Guellaf

Depuis l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange (ALE), les exportations marocaines vers les marchés de l’Union Européenne (UE) ont été décevantes, et le déficit commercial du Maroc avec l’UE continue d’augmenter de manière révélatrice, alors que les balances commerciales ne sont toujours guère suffisantes !

De toute évidence, l’Accord de libre-échange (ALE) a été considéré par le Maroc comme un cadre organisationnel crucial pour mener des réformes internes, mais aussi un engagement irréversible qui a fait de l’économie marocaine une économie plus compétitive et dynamique. Alors que malgré les obstacles qui subsistent, les exportations agricoles vers l’Union européenne ont continué d’augmenter.

En effet, l’UE reste le plus grand marché pour les produits agricoles marocains, et les exportations vers l’UE sont bien supérieures à celle des grands marchés comme les États-Unis, la Turquie et la Russie. Pourtant, il faut se rendre à l’évidence que les produits agricoles marocains ne circulent pas plus librement que les personnes des deux côtés du détroit.

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Dans ce sens et depuis longtemps, l’exportation des produits agricoles a été perçu. De fait, comme un avantage comparatif du Maroc. Auparavant, l’Accord de libre-échange Maroc-UE prévoyait des dispositions visant à réglementer les échanges agricoles et à contribuer pour une libéralisation modeste dans ce secteur, mais malgré l’accord signé en décembre 2010 (entré en vigueur en 2012), qui a libéralisé une grande partie des échanges agricoles entre les deux parties, plusieurs produits importants pour le Royaume, soit 45 % des exportations agricoles, sont jugés sensibles par l’UE, et continuent, indubitablement, d’être régis par des contingents tarifaires saisonniers. En conséquence, le secteur de l’agriculture qui englobe plus de 35% de la main d’œuvre, devrait être en principe, moins pénalisé par les droits de douane qui sont souvent élevés.

De fait, la crise des agriculteurs euro-européenne, bouton-pression pour les exportateurs marocains actuellement, déstabilise de plus en plus ce partenariat stratégique des deux parties. Pour cette raison, la Confédération marocaine de l’Agriculture et du Développement rural (Comader) a manifesté son inquiétude vis-à-vis des agressions cycliques des médias européens dont les agriculteurs et exportateurs marocains sont victimes. De même, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) s’est manifesté, en précisant que les produits agricoles marocains se conforment « strictement et sans exception » aux exigences et normes phytosanitaires internationales.

À vrai dire, il s’agit d’un recul en matière de partenariat commercial euro-marocain. L’UE, devrait s’incliner sur les multiples obstacles qui entravent les exportations des produits agricoles marocains, mais aussi aux normes et règles d’origine, pléthoriques et trop restrictives.

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