La commission régionale des droits de l’homme met l’accent sur la vulnérabilité de la région Rabat-Salé-Kénitra aux changements climatique

La vulnérabilité de la région de Rabat-Salé-Kénitra aux changements climatiques a été au centre d’une réunion, organisée récemment à Rabat par la Commission régionale des droits de l’Homme (CRDH) avec des représentants des départements gouvernementaux et des acteurs de la société civile dans le cadre des préparatifs à la COP22.

L’activité agricole dans cette région, où le réchauffement climatique devrait augmenter de 0,8 à 1,3 °C à l’horizon 2030, à l’échelle annuelle, selon la troisième communication nationale du Maroc à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, induit une pollution de l’eau assez prononcée en particulier des eaux souterraines, ont précisé les participants à cette réunion.

Ils ont également évoqué le phénomène d’intrusion marine induite par la surexploitation des eaux souterraines à des fins agricoles dans la zone côtière de la nappe Mâamora dont le déficit est de 15 millions de m 3 /an. La nappe de Shoul, proche de Salé et de faible profondeur (20 à 60m), encourage la prolifération des puits et forages sauvages pour l’irrigation et l’industrie, ce qui, comme pour Témara, fait diminuer le niveau de la nappe de 0,5m/an, ont-ils relevé, ajoutant que la surexploitation de ces nappes fait baisser leur niveau, ce qui a entraîné une remontée d’eau marine engendrant une salinité de l’eau des nappes côtières.

Les pressions exercées sur les ressources en eau (activités agricoles, industrielles et domestiques) augmentent davantage avec le développement démographique, économique et agricole, en dépit des actions de restauration et de dépollution déjà entreprises, ce qui risque de constituer un handicap majeur pour le développement de plusieurs secteurs dont notamment celui du tourisme dans la région.

L’élévation du niveau de la mer aura une incidence certaine sur la morphologie côtière de l’embouchure de la vallée du Bouregreg et sur l’érosion du littoral avec un risque de recul des plages sableuses en moyenne de 10 à 15 m, avait averti la communication nationale présentée en février.

S’agissant de la pollution de l’air, la région dispose de zones humides parmi les plus importantes du pays et qui se trouvent confrontées à des pressions anthropiques qui hypothèquent leur équilibre écologique et même leur existence (Merja Zerga, Lac de Sidi Boughaba).

Les participants à la réunion ont également regretté l’exploitation excessive et anarchique du sable sur la côte atlantique, qui entraîne l’instabilité des dunes bordières et le risque du biseau salé dans la nappe de la Maâmora. La réunion a été une occasion pour évoquer l’ensemble des mesures d’atténuation et d’adaptation au changement climatique, en jetant la lumière sur les aménagements urbains dans la vallée de Bouregreg, la réalisation d’un barrage, de 9 projets de prévention et de protection contre les inondations et de 4 projets de recharge artificielles des nappe au niveau du Kénitra, ainsi que d’autres projets en cours également au niveau des zones bour d’agriculture.

La région de Rabat-Salé-Kénitra devrait connaître une faible augmentation du nombre de jours de vagues de chaleur estivale et une baisse des cumuls pluviométriques annuels de 6 à 20% à l’horizon 2030, dont ceux de l’hiver de 15 à 35 %, d’après la 3ème communication nationale du Maroc à la CCNUCC.

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