COP 28 : La Banque mondiale revient sur la raréfaction de l’eau au MENA

En Afrique du Nord et au Moyen orient (MENA), l’eau a toujours été source d’avantages et de risques en raison de sa rareté relative. Dans ce sens, la Banque mondiale appelle, à travers la COP 28, à mettre en œuvre les recommandations de ses rapports nationaux sur le climat et le développement (CCDR). Pour répondre à ces recommandations contre la raréfaction des ressources en eau, le Maroc obtient le plus grand lot où la Banque mondiale intervient à hauteur de près de 35 millions de dirhams.

La sécurité hydrique constitue un aspect fondamental du développement et de la stabilité de la région de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient, un enjeu qui revêt de l’importance bien au-delà du secteur de l’eau. Pour la Banque mondiale beaucoup des recommandations formulées pour les pays du MENA notamment le problème de la pénurie d’eau et son articulation avec l’agriculture, en s’attachant à mettre en cohérence investissements pour le climat et besoins de développement.

Dans le cadre de la COP 28, la Banque mondiale traite la problématique de la pénurie d’eau et son articulation avec l’agriculture dans les pays du MENA, en s’attachant à mettre en cohérence investissements pour le climat et besoins de développement. “L’heure est en effet cruciale pour ces pays aux prises avec des enjeux complexes liés au changement climatique et avec des priorités dilemmatiques. Selon les premiers rapports CCDR réalisés par la Banque mondiale, il apparaît que la fragilité de la sécurité hydrique constitue une menace commune à toute la région et une urgence absolue.”, selon un récent article de la Banque mondiale

Raréfaction de l’eau au MENA

Six pays dans les recommandations de CCDR ont été réalisés à ce jour dont le Maroc, Égypte, Irak, Jordanie, Liban et Tunisie. La Banque mondiale estime que les pertes de PIB, dans ces pays, liées au climat se situeraient entre 1,1 et 6,6 % à l’horizon 2050, s’explique par l’insécurité hydrique, ces impacts varient d’un pays à l’autre. 

Le secteur de l’agriculture est le plus touché, vu qu’il est le plus consommateur d’eau dans le pays du MENA. Face à ce stress hydrique, les CCDR proposent des recommandations stratégiques clés notamment le remplacement de l’eau douce par des eaux usées traitées ainsi l’efficacité accrue de l’utilisation des ressources en eau par des mesures axées sur la demande, par exemple la modernisation des systèmes d’irrigation.

Lire aussi : COP28: Signature d’un accord de coopération maroco-omanais dans le domaine de l’environnement et du développement durable

Afin d’appuyer ces recommandations, la Banque mondiale a mobilisé près de 80 millions de dirhams, à ce jour, par l’institution de Bretton Woods, contre la raréfaction des ressources en eau. La première intervention celle du Maroc avec 35 millions de dirhams, sachant que le Royaume fait face à un déficit hydrique important, avec des réserves en eau des barrages ne représentant que 24,5% de leur capacité totale, soit environ 4 milliards de mètres cubes. La Jordanie a bénéficié de 25 millions de dirhams, suivi par le Liban avec 20 millions de dirhams d’interventions, touchant directement aux défis climatiques connus dans ce pays.

Toutefois, ces trois interventions répondent à des besoins clés en termes d’adaptation et de résilience notamment, les activités planifiées visent explicitement le renforcement de la gouvernance de l’eau et des institutions associées, l’amélioration de la viabilité financière du secteur de l’eau, le soutien à une agriculture intelligente face au climat ( grâce à l’amélioration de l’efficacité et de la productivité de l’irrigation) et finalement le déploiement d’énergies renouvelables et promouvoir le traitement et la réutilisation universels des eaux usées.

A noter que, la région MENA se trouve à un tournant critique de sa trajectoire climatique. Les conclusions du rapport du CCDR mettent en évidence deux points fondamentaux tels que la nécessité de renforcer la résilience de secteurs clés tels que l’eau, l’agriculture et le développement urbain tout en protégeant les groupes vulnérables, ainsi que la nécessité de poursuivre des voies de décarbonation compatibles avec la croissance économique et les contraintes budgétaires.

A cet effet, les CCDR proposent des solutions fondées sur des données factuelles afin d’atténuer l’impact du changement climatique à savoir la lutte contre la raréfaction de l’eau, la prise en compte du lien entre eau, énergie et alimentation, et la protection de l’agriculture sont des jalons clés vers un avenir résilient et durable. Pour relever ces défis, les pays de la région MENA prennent des mesures indispensables pour s’engager sur la voie de la résilience climatique et de la croissance économique face à ces problèmes toujours plus pressants.

Création des nouveaux emplois et accélération du PIB

Selon les chiffres publiés par l’Organisation internationale du travail (OIT) ainsi que ceux de la Banque islamique de développement (BIsD), la région du MENA, d’ici 30 ans, pourrait créer 10 millions de nouveaux emplois et booster le PIB à 7,2% et l’emploi à 5,3%, grâce à des politiques de développement industriel et climatique fortes.

Se référant à ces chiffres, les pays de la région MENA devraient adopter des politiques industrielles fortes, lier le climat aux politiques de développement et investir davantage dans la résilience climatique, le dessalement de l’eau, la reforestation et la gestion des déchets

En marge de la COP 28, à Dubaï, la Directrice générale adjointe de l’OIT, Celeste Drake déclare que “Aujourd’hui, le monde se trouve au cœur d’une transition énergétique mondiale qui s’accélère. La région MENA a le potentiel pour devenir un nouveau leader dans cette transition. Avec des politiques industrielles fortes et des politiques de transition justes en place, des gains de bien-être significatifs pourraient être réalisés par rapport à un scénario de statu quo”.

De son côté, Bradley Hiller, spécialiste principal du changement climatique à la BIsD souligne que « Nous soutenons nos pays membres de la région MENA dans la définition de leurs propres voies de transition juste et nous espérons que les résultats de cette étude contribueront à nos dialogues nationaux en cours et soutiendront l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes ».

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