Coronavirus : Témoignage du premier cas guéri à Tanger, une source d’espoir
A l’heure où le bilan des cas contaminés par le coronavirus continue de monter crescendo au Maroc, la guérison du premier patient à Tanger, redonne espoir ! « A.E », qu’on va appeler « le cas de Tanger », par souci de confidentialité, était le deuxième testé positif au Covid-19 et désormais le premier à avoir battu le virus dans la ville du Détroit. Une note d’optimisme au milieu des nombreuses mauvaises nouvelles actuelles.
Dès son retour d’Espagne au Maroc, le cas de Tanger a commencé à avoir de violents maux de tête, ainsi qu’une légère montée de fièvre, qui arrivait des fois jusqu’à 39 degrés. « La fièvre baissait quand je prenais du paracétamol, mais les maux de tête étaient insupportables », explique-t-il. Contrairement à beaucoup de cas contaminés, celui-ci n’avait pas de toux, considérée comme symptôme typique du coronavirus.
Après avoir soupçonné qu’il serait infecté par le Covid-19, ce dernier n’a pas hésité à appeler le numéro de » Allô SAMU 141″, dédié exclusivement aux personnes présentant des symptômes respiratoires, de la fièvre et de la toux, pour leur fournir conseils et recommandations. Selon ce cas de Tanger, « Au départ, on m’a dit qu’il s’agissait certainement d’un rhume ou bien d’une grippe, qui allait passer dans quelques jours, mais j’étais persuadé que c’était plutôt autre chose, et j’ai dû insister pour que je sois diagnostiqué».
Il poursuit : « Ensuite, des autorités sanitaires se sont rendues chez moi et m’ont emmené à l’hôpital Duc de Tovar, où j’étais confiné dans une chambre isolée pour subir des prélèvements ».
Après 24H, il s’est avéré que son cas était positif.
Interrogé sur la fréquence du suivi médical, le cas de Tanger explique que les médecins spécialistes ne tardaient pas à rendre visite, chaque jour, à tous les cas contaminés pour suivre l’évolution de leur état de santé. « Pendant les dix premiers jours, il n’y avait pas encore de traitement, on me donnait du paracétamol et de la vitamine C, deux jours après, je me sentais déjà bien, mais il fallait que je reste en quarantaine pendant quatorze jours », rétorque-t-il.
Quelques jours plus tard, le Maroc a décidé de recourir à la chloroquine pour traiter les patients souffrant du Covid-19. Le cas de Tanger, lui, n’en fait pas l’exception, il a aussi suivi un protocole de traitement à base de Chloroquine, en associant la « Nivaquine » avec l’ « Azithromycine », pendant 5 jours sous surveillance médicale bien sûr.
Pour lui, sa guérison ne serait pas « forcément » liée au traitement qu’on lui a administré, parce qu’il se sentait déjà rétabli. Toutefois, les effets secondaires des médicaments étaient très gênants. « J’avais souvent des nausées et j’ai dû subir une petite dépression aussi», nous confie-t-il.
Après plusieurs tests, dont les résultats étaient négatifs, le cas de Tanger est ainsi devenu le premier cas guéri au niveau de la ville du Détroit. Au total, on dénombre, désormais, 15 personnes qui ont battu le virus à travers le Royaume.
Aujourd’hui, ce patient est confiné chez lui et tenu à minimiser au maximum le contact avec les gens dans la prochaine période, pour éviter d’attraper le virus de nouveau.
Pour sa famille, c’est une épreuve inédite. « L’inquiétude des proches n’était pas facile à gérer. Ils ont traversé de mauvais moments, mais de mon côté, j’ai essayé de les rassurer, chaque jour, en faisant des appels vidéos pour leur montrer que j’étais en bon état de santé », indique-il.
Par ailleurs, ce Tangérois a appelé au dépistage massif, estimant qu’il serait « nécessaire » à ce stade, pour pouvoir mesurer réellement l’ampleur de la propagation de l’épidémie. « De nombreuses personnes pourraient être aujourd’hui atteintes du virus, mais, ne le savent pas, parce qu’elles n’ont pas été dépistées », conclut-il, appelant tous les Marocains à ne pas prendre à la légère les mesures de précaution, notamment, ceux qui sont obligés de travailler, durant cette épreuve.