Cosmétique: un marché à fort potentiel peu exploité
Le marché mondial des produits cosmétiques naturels et biologiques se remet peu à peu après deux années d’arrêt pour cause de pandémie. Aujourd’hui le marché retrouve ses performances d’avant Covid-19. En plus des conditions de plus en plus favorables, les professionnels appellent à une forte mobilisation pour le développement de cette industrie , d’autant plus que le royaume s’impose comme un producteur principal des matières premières, composantes essentielles des produits de beauté.
Argan, figues de barbarie, roses, huiles essentielles, plantes aromatiques et médicinales…sont toutes des richesses dont regorge le Maroc. Ces produits de terroir constituent les matières premières servant de base à la production des produits cosmétiques bio.
Le royaume dispose ainsi d’un important potentiel dont il ne profite pas pleinement. En effet, le marché marocain de la cosmétique bio reste toujours dominé par certaines grandes marques étrangères fortement ancrées dans la mémoire du consommateur marocain, et ce, malgré l’émergence des marques marocaines. Cette domination se reflète d’ailleurs dans la structure des chiffres d’affaires réalisés majoritairement par les grands groupes internationaux.
Une situation qui requiert davantage d’efforts en termes de transformation des matières premières et de création de la valeur ajoutée pour mettre en avant le potentiel que recèlent les produits du terroir nationaux.
Dans ce sens, Slim Kabbaj, président de FAMIbio, a pointé du doigt, au cours d’un webinaire organisé par l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX), le “déséquilibre accru observé entre l’offre et la demande” sur le marché en question.
“L’industrie de la cosmétique bio au Maroc est quasi-inexistante. Pourtant, la demande est là. Il faut trouver un moyen de structurer les acquis pour aller vers un marché exportateur.”, a-t-il fait constater.
A cet égard, une mobilisation de toutes les parties prenantes, des secteurs privés et publics, s’avère nécessaire afin de pouvoir changer la donne et promouvoir l’industrie de la cosmétique qui connaît une croissance fulgurante à l’international.
Dans cette optique , Ismail Lachgar, chef de service à l’Agence pour le développement agricole (ADA), a mis en avant les actions entreprises par l’Agence en vue d’accompagner les producteurs marocains. Le but étant d’assurer la conformité des produits marocains aux normes internationales en termes de qualité, de valorisation des produits et de sécurité sanitaire. Mais aussi de garantir la création d’une marque collective pour les produits du terroir marocain intitulée « Terroir du Maroc ».
Cependant, la concrétisation des dits objectifs est intrinsèquement liée à une condition cruciale qui se manifeste dans l’élaboration d’un cadre réglementaire bien définie, permettant le bon déroulement de cette industrie et la lutte contre la concurrence déloyale.
Un marché mondial en forte croissance
Selon l’étude «The Global Natural & Organic Cosmetics Market 2022 » du cabinet d’études britannique spécialisé Ecovia Intelligence, les ventes mondiales de cosmétiques certifiés naturels et biologiques ont augmenté de quatre pour cent pour atteindre un total d’environ 12 milliards d’euros en 2021.
Un marché en augmentation continue, selon Charles Mordret, expert international dans le domaine des ingrédients naturels, qui estime que le secteur est amené à passer à plus de 480 milliards en 2030, soit une croissance de plus de 5%.
Une perspective qui semble tout à fait logique, compte tenu du développement du e-commerce qui constitue à lui-seul désormais 34% des ventes globales, d’après Charles Mordret. Outre, l’avènement de nouveaux segments novateurs tels que les ingrédients à base de plantes, les produits anti-âges, les soins de beauté pour hommes… qui ont révolutionné l’offre et la demande liées aux produits cosmétiques.