Crise diplomatique Argentine/Colombie : la tension s’accentue

La polémique continue d’enfler entre l’Argentine et la Colombie suite aux propos du président argentin, Javier Milei, sur le passé « guérillero » de son homologue colombien, Gustavo petro, et la décision de ce dernier d’expulser des membres de l’ambassade argentine à Bogota.

La grave crise diplomatique entre les deux pays a éclaté, mercredi, suite à la publication par la chaine américaine CNN de fragments d’une interview avec Milei dans laquelle il a affirmé qu’on « ne peut pas attendre grand-chose de quelqu’un qui a été un terroriste meurtrier », en référence à Gustavo Petro.

Pendant ses années de jeunesse, Petro avait appartenu à un groupe de guérilla de gauche appelé M19, qui s’est transformé en parti politique avant de disparaitre dans les années 2000. Il avait reconnu par le passé qu’il faisait partie d’un groupe de quatre dirigeants de M19 qui « avaient un droit de vie ou de mort sur de nombreux colombiens ».

La réaction du gouvernement colombien aux accusations de Milei a été immédiate.

Petro a annoncé le rappel de son ambassadeur à Buenos Aires et l’expulsion de l’ambassadeur argentin à Bogota.

Quelques heures plus tard, le ministère colombien des Affaires étrangères annonçait dans un communiqué l’expulsion de « diplomates de l’ambassade d’Argentine en Colombie », sans préciser si l’ambassadeur est concerné ni le nombre de personnes qui devront quitter le pays.

Lire aussi : Argentine : le président Milei appelle la classe politique à souscrire un « nouveau pacte fondateur » pour sauver le pays

A Bogota, la crise diplomatique avec l’Argentine a fait grand bruit dans la presse locale. Les principaux journaux titraient sur l’expulsion des diplomates argentins accrédités en Colombie et rappelaient que « ce n’est pas la première fois que le président Milei fait usage de propos offensants contre le président Petro, ce qui a affecté les relations historiques de fraternité entre les deux pays ».

Le ministre colombien de l’Intérieur, Luis Fernando Velasco, a fait savoir que la Colombie s’attendait à des « excuses » de Milei pour les qualificatifs « d’assassin terroriste » qu’il a réservés à son homologue colombien.

« Monsieur Javier Milei, vous avez commis une erreur dans une affaire grave et vous devez une excuse au peuple colombien et une explication pour votre peuple », a écrit le ministre colombien sur son compte X.

« Le problème n’est pas avec l’Argentine, le problème est avec l’acte honteux de son président qui a offensé la Colombie et qui nécessite une explication », a dit plus tard Velasco à une radio locale.

Jeudi matin, Milei ne semble pas avoir fait marche arrière et a tenté de justifier ses propos sur Petro en publiant sur son compte X un article de presse dans lequel son homologue colombien le compare avec Adolf Hitler.

« Je partage avec vous certaines choses dites par Petro à mon égard« , a écrit Milei en accompagnant cette phrase laconique d’un article daté de septembre dernier dans lequel le président colombien comparait Milei à Hitler, en pleine campagne électorale pour les présidentielles en Argentine.

A l’époque déjà, Javier Milei, encore candidat à la présidentielle, avait répondu que Petro était un « communiste assassin qui est en train de faire couler la Colombie ».

Ces fortes tensions avec la Colombie risquent de s’étendre aux relations de l’Argentine avec le Mexique, dont le président Andrés Manuel Lopez Obrador a été qualifié dans la même interview par Milei « d’ignorant ».

« C’est un compliment qu’un ignorant comme Lopez Obrador parle mal de moi, cela m’exalte« , a déclaré Milei au journaliste de CNN qui l’interrogeait sur les critiques de son homologue mexicain à son égard.

Avec MAP

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