Culture des céréales : baisse de 31% à l’échelle nationale
La sécheresse endémique qui a frappé le Maroc a imputé la production céréalière du pays de plus de 31%, l’état du couvert végétal fut fortement dégradé. Les prédictions quant au secteur agricole sont pessimistes, les zones irriguées ou celles ayant connu les récentes précipitations entrainent un déficit céréalier majeur.
Durement frappé par le sécheresse, la superficie des cultures de céréales a considérablement baissé et s’élève désormais à environ 2,5 millions ha, contre 4 millions ha lors des campagnes normales, soit une baisse significative de 31%.
En effet, les craintes s’accentuent, Bank Al-Maghrib (BAM) alerte sur une mauvaise campagne céréalière 2023-2024. Cette baisse prévue de la production est imputée aux conditions climatiques « globalement défavorables », sur fond de stress hydrique, qui ont marqué la campagne agricole en cours. A ce niveau, Bank al-Maghrib (BAM) note que le recul du cumul pluviométrique qui s’est situé à 170,5 mm en baisse de 15,6% par rapport à la campagne précédente et de 12,3% en comparaison avec la moyenne des cinq dernières années. La rareté des précipitations a aussi affecté et fortement dégradé l’état de la végétation. La situation du couvert végétal est inférieure de 19,1% par rapport à la campagne précédente et de 12,3% comparativement à la moyenne des cinq dernières années.
Bank Al-Maghrib s’attend prédit que la valeur ajoutée agricole se contracterait de 6,4% en 2024, avant de rebondir de 12,8% en 2025, sous l’hypothèse d’un retour à une récolte céréalière moyenne de 55 millions de quintaux. Ici on pourrait revenir sur le déficit céréalier et l’impact de la sécheresse. En mettant en avant les importations de céréales pour pallier le déficit et combien cela coûte au trésor public.
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Baisse de 31% de l’espace des cultures, notamment des céréales
Le volume de pluviométrie a atteint 224 millimètres jusqu’en avril, affichant une hausse de 9% par rapport à l’année précédente, a indiqué le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural, et des eaux et forêts, Mohamed Sadiki faisait le point sur les répercussions du déficit hydrique que connait le Maroc durant les dernières années.
Le ministre a ajouté que ce chiffre reste inférieur de 27% par rapport à une année agricole normale, le total des réserves des barrages utilisées dans l’agriculture s’élève actuellement à 31% contre 32% l’année dernière. Par rapport, aux états des cultures à ce jour, la superficie emblavée en cultures d’automne et d’hiver, notamment les céréales d’automne, s’élève à environ 2,5 millions ha, contre 4 millions ha lors des campagnes normales, soit une baisse importante de 31% ajoutant que les récentes précipitations dans certaines du royaume pourraient améliorer la situation des céréales. Les surfaces des cultures fourragères s’élèvent à 470.00 ha, celles des légumineuses alimentaires à 109.000 ha et celles des cultures sucrières à 22.000 hectares, soit 42% de moins que prévu, en raison de l’indisponibilité de l’irrigation dans les régions de Doukkala et Tadla.
Par rapport aux surfaces irriguées et emblavées en légumes d’automne et d’hiver, elles ont atteint 90.000 ha ce qui représente 90% du programme prévu, dont 57.000 ha sont dédiés aux légumes d’hiver, permettant de répondre aux besoins du marché national jusqu’en Juin prochain. Par rapport aux cultures de printemps qui ont bénéficié des dernières précipitations, la superficie totale a atteint 112.000 ha, soit plus de 70% du programme établi trois semaines avant la fin du programme, et la production prévue devrait satisfaire les besoins du marché nationale pendant la saison estivale.
Pour la première fois au Maroc, un soutien financier de 2,2 milliards de dirhams a été accordé aux engrais azotés, tous importés, avec la distribution de 1,3 million de quintaux de ces engrais, notamment dans les zones irriguées ou celles ayant connu les récentes précipitations, et la distribution de 672.000 quintaux de semences subventionnées à hauteur de 50 à 70% du prix d’achat. Cela a permis de réduire les coûts de production et les prix pour les consommateurs, avec environ 18.000 producteurs ayant bénéficié de ces aides d’une valeur totale de 140 millions de dirhams jusqu’à maintenant.