Dans les coulisses d’un Code familial à la marocaine : Entre tradition et modernité

Comme dans une pièce de Molière, les partis politiques marocains défilent devant la commission chargée de la réforme du Code de la famille. Ce mercredi, c’était au tour du Parti de la Justice et du Développement (PJD), fidèle à son habit de moralisateur, sans la présence de son illustre secrétaire général Abdelilah Benkirane, de présenter ses propositions, peignant un tableau nostalgique d’une société traditionnelle.

Idriss El Azami El Idrissi, tel un chef d’orchestre, dirige la délégation du PJD, affirmant avec véhémence leur rejet catégorique de tout ce qui pourrait s’apparenter à une modernité audacieuse. Les propositions du parti semblent sortir tout droit d’un manuel de conservatisme, insistant sur la restriction du divorce, dans un élan presque chevaleresque pour protéger la famille marocaine d’un désastre imminent.

Pendant ce temps, le mouvement « Unité et Réforme« , dans un élan de modernisme tempéré, a fait des propositions plus nuancées, peignant le tableau d’une famille marocaine idyllique, où le mariage est facilité et la famille stable est célébrée comme un pilier de la société. Leur conférence de presse a mis en lumière des propositions axées sur la cohésion familiale, la médiation et, ironie du sort, la protection des intérêts des parties « faibles » dans les affaires d’héritage.

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Un point particulièrement délicat, et qui ne manque pas de piquant, est la question du mariage des mineurs. Sous la baguette magique de la légalité, le mouvement propose de maintenir l’âge légal du mariage à 18 ans, tout en laissant une porte entrouverte pour des exceptions « d’intérêt avéré et prépondérant« , évaluées par des juges et tuteurs. Un équilibre précaire entre modernité et tradition, où la recherche sociale et l’expertise médicale sont invitées à la danse.

Et que dire de la polygamie, ce sujet épineux où le mouvement, dans un numéro d’équilibriste, propose de maintenir sa légalité tout en régulant sa pratique. Un compromis qui semble vouloir ménager la chèvre et le chou, dans un contexte où les lignes entre progrès et tradition se brouillent.

En somme, cette réforme du Code de la famille marocain, plus qu’une simple révision législative, est une mosaïque de convictions, de traditions et de visions d’avenir. Un tapis volant législatif où l’on navigue entre les vents de la modernité et les sables mouvants de la tradition. Le Maroc, dans sa quête d’une société équilibrée, semble jouer une partition complexe, oscillant entre les douces mélodies de la modernité et les rythmes profonds de la tradition.

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