David Malpass appelle à une augmentation du financement pour aider les pays en développement

Une augmentation de l’aide financière est nécessaire pour aider les pays pauvres à faire face au coût annuel de 2,4 milliards de dollars pour lutter contre l’impact combiné des guerres, des pandémies et de la crise climatique, a déclaré, jeudi à Niamey, le président de la Banque mondiale, David Malpass.

Dans un discours de positionnement en prélude des réunions de printemps du groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), M. Malpass a défendu son bilan en matière de soutien financier aux pays en développement depuis qu’il est devenu président de l’organisation basée à Washington et a déclaré que de nouvelles augmentations seraient probablement annoncées à la réunion de printemps de la Banque le mois prochain.

« Au cours des quatre dernières années, nous avons montré que le financement du développement peut être accéléré rapidement », a-t-il fait savoir.

« Les besoins en matière de développement ont augmenté de façon spectaculaire, tout comme le financement du développement, pour aider des pays comme le Niger à mettre en œuvre de bonnes politiques de développement qui soutiennent leurs citoyens, stimulent la croissance économique, atténuent la pauvreté, maintiennent la paix et répondent à des problèmes mondiaux complexes », a-t-il poursuivi.

Il a ajouté que les besoins d’investissement des pays pauvres étaient vastes. « Nous estimons que les pays en développement auront besoin de 2,4 milliards de dollars par année au cours des sept prochaines années pour relever les défis mondiaux que sont l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques, les conflits et les pandémies », a-t-il détaillé.

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Le président de la Banque mondiale a déclaré que l’héritage de la pandémie était que 700 millions de personnes vivaient avec moins de 2 dollars par jour, que le taux de pauvreté extrême dans le monde était passé de 8,4% à 9,3%, et que le véritable bilan de Covid-19 était inconnu dans de nombreux pays.

« Aujourd’hui, un nombre croissant de pays en développement sont confrontés à la perspective de crises internes majeures, avec le ralentissement de la croissance économique, la pauvreté et la faim en hausse, les dettes publiques atteignant des niveaux insoutenables dans un contexte de hausse des taux d’intérêt, des mécanismes inefficaces pour résoudre le surendettement extérieur, le sous-investissement et la croissance démographique », a-t-il révélé.

Dans un contexte de crises qui se chevauchent, M. Malpass a déclaré que, pendant sa présidence, la Banque mondiale avait doublé ses financements pour des projets publics mondiaux, tels que des actions visant à atténuer l’impact de la crise climatique, à plus de 100 milliards de dollars sur la période triennale 2020-2022.

« Nous explorons continuellement des options pour accroître notre capacité financière », a-t-il lancé.

Il a précisé qu’il s’attendait à ce que la réunion de printemps – au cours de laquelle l’état d’avancement des travaux de la Banque mondiale et du FMI sera examiné – permette d’accroître la capacité de financement de la Banque mondiale jusqu’à 50 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années.

La Banque et le FMI se sont dits préoccupés par le nombre de pays pauvres confrontés à des dettes impayables en raison des emprunts considérables contractés avant la pandémie, des mesures de relance prises pendant la crise de Covid-19 et de la hausse des taux d’intérêt mondiaux.

« Dans de nombreux pays en développement, la réponse à la relance s’est ajoutée à l’augmentation marquée de la dette des projets financés par des entités extérieures aux pays créanciers traditionnels. Ces contrats manquaient souvent de transparence », a-t-il fait remarquer.

« En conséquence, la dette publique a atteint des niveaux insoutenables dans une grande partie du monde en développement, avec des montants et des termes précis souvent inconnus en raison de clauses de non-divulgation, de créances garanties et d’accords de type dette, et de comptes fiduciaires », a-t-il insisté.

Plus de la moitié des pays les plus pauvres du monde étaient en surendettement ou risquaient de l’être, a-t-il ajouté.

« Leurs difficultés augmentent à mesure que l’économie mondiale et les prix des actifs s’ajustent à des taux d’intérêt et des taux obligataires plus normaux. L’inflation et les taux d’intérêt plus élevés dans les économies avancées entraînent des sorties de capitaux, ce qui entraîne une dépréciation et des taux d’intérêt plus élevés dans les pays en développement, ce qui alourdit le fardeau de la dette », a-t-il mis en exergue.

Avec MAP

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