Décarbonation de l’industrie marocaine

Le Maroc entame une importante transformation vers la décarbonation de son industrie, notamment dans les secteurs de l’automobile, de la parachimie, de l’électricité et des fertilisants. Afin de rester compétitif, le Maroc envisage également de mettre en place une norme nationale reconnue au niveau européen pour évaluer l’empreinte carbone des entreprises locales. Cette stratégie nationale vise à renforcer la coopération bilatérale entre le Royaume et l’Union européenne.

L’Union européenne absorbe plus de 65 % des exportations marocaines, renforçant ainsi sa position de partenaire économique majeur. L’Europe s’est lancée dans une course vers la transition énergétique et a instauré un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières qui prendra fin le 31 décembre 2025.

Le Royaume se distingue comme un élève modèle dans la stratégie bas carbone et est considéré comme un exemple à suivre. Selon la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), « l’industrie marocaine est responsable de 30 % des émissions de CO2, avec 50 % d’émissions directes provenant de la combustion d’énergies fossiles et 50 % d’émissions indirectes liées principalement à l’utilisation de l’électricité. »

L’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) ont intensifié les ateliers, les guides et les tournées régionales auprès des industriels pour respecter les délais de préparation.

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Le Royaume s’est fixé comme objectif de s’aligner progressivement sur les normes européennes de décarbonation, et les entreprises marocaines possèdent un grand potentiel en la matière. Le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) permettra à l’UE d’imposer ses normes environnementales aux entreprises exportatrices à partir de 2026.

Le Maroc doit redoubler d’efforts dans le domaine des énergies vertes et saisir les opportunités offertes par ce changement. Les bénéfices d’une stratégie bas carbone sont désormais évidents : la décarbonation est au cœur de la stratégie de développement des entreprises. Pour les dirigeants, la réduction des émissions de gaz à effet de serre est un facteur clé de compétitivité. Le patronat a même publié un guide de décarbonation pour aider les chefs d’entreprise à comprendre l’urgence de la décarbonation, à structurer leur démarche et à identifier les expertises, financements et autres aides disponibles.

Les entreprises qui s’engagent dans cette voie contribuent à l’effort mondial de lutte contre le changement climatique, tout en réduisant leurs coûts de production et en renforçant la sécurité de leur approvisionnement en énergie et en intrants.

La décarbonation industrielle va au-delà de l’environnement. Elle présente de nombreux avantages économiques, tels que la création d’emplois, l’amélioration de la compétitivité, l’attractivité et l’intégration régionale et africaine du Maroc. Les experts estiment que le Maroc et ses entreprises ont un énorme potentiel dans la course mondiale à la décarbonation et appellent à une mutualisation des moyens et des efforts. La décarbonation ne doit pas être perçue de manière isolée, mais comme un aspect systémique et global de la transformation de nos économies.

L’enjeu est considérable, car les entreprises qui s’engagent dans la décarbonation contribuent à la lutte contre le changement climatique et répondent simultanément aux exigences croissantes des donneurs d’ordre internationaux et à des réglementations de plus en plus strictes.

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