Derrière et avec le Roi, Hammouchi ou  l’âme profonde du  réformateur

Par Hassan Alaoui

Portrait d’un homme qui ne s’enivre jamais de son pouvoir, cultive la discrétion, la proximité à toute épreuve, répond à tous les courriers ou sollicitations qui lui sont adressés par les citoyens, fait du terrain direct un chantier permanent de son action, prête l’écoute sans tabou, combat l’intrigue à tous les niveaux et demeure par surcroît – selon nous – le meilleur « patron » de la police et des services de sécurité que le Maroc ait connu jusqu’ici. Choisi par Sa Majesté le Roi qui l’a désigné à la tête de l’institution policière et sécuritaire, il est « adoré » par le peuple . Jamais il n’a été tenté de s’exercer les dents sur des citoyens sans raison ou sans en référer au texte de loi et à la règle de droit. Attaché qu’il est à la légalité, à la défense des citoyens d’abord.

La Légion d’Honneur qui vient d’être décernée par la France à Abdellatif Hammouchi est doublement significative. Elle rend hommage à un grand commis de l’Etat marocain.  et aussi à un homme de valeur et de moralité exceptionnelle. Le contexte dans lequel survient cette distinction est en lui-même caractéristique d’une singulière dimension : la normalisation inédite entre la France et le Maroc et, dans la foulée, le repositionnement inédit de la France dans le dossier du Sahara.

Comment ne pas y voir également la preuve d’un vibrant témoignage à notre pays ? A son Roi, à ses institutions ? Abdellatif Hammouchi est aujourd’hui de plus en plus le symbole de notre diplomatie – et pas simplement sécuritaire comme d’aucuns sont tentés d’en réduire la portée – mais mieux que cela. L’Homme qui, outre l’efficace lutte contre le terrorisme saluée unilatéralement, incarne à vrai dire la culture de la stabilisation au sens le plus profond et déterminé. Nous n’avons eu de cesse de gloser – au point de la galvauder – sur l’image de cet homme, ange gardien tout à sa discrétion, veilleur de tous les instants, éveilleur de nos consciences, féru des valeurs et maître des loges…Il a dessiné au fur et à mesure les contours d’un profil d’homme d’Etat, transformé le corps et la culture de la police, imposé la silhouette , la sienne, qui nous est devenue désormais si familière et plus proche que nous nous y projetons volontiers.

Le parcours de ce haut responsable est à lui seul une source d’inspiration. Il est au croisement de paradoxes : ni caché, ni visible, encore moins mystérieux dans la mesure où la fonction qu’il assume relèverait aisément du « mystère », disons du secret aux yeux du public. Or, ce paradigme, Abdellatif Hammouchi l’a brisé, et à nos yeux ne constitue plus un tabou. L’image de la police a totalement changé et celle-ci s’est d’autant plus métamorphosée que l’on a du mal à comprendre que ce changement radical est lié fondamentalement à la personnalité qu’il incarne, à son tempérament de « chef »  réel , qui assume et « gouverne » sa grande famille comme un père, mais aussi un manager d’entreprise au modèle peu commun – en termes de gouvernance , de méthodologie et d’objectifs – soucieux d’offrir à sa famille professionnelle à la fois le cadre et les conditions d’une évolution constamment mise à jour, inclusive en ce qu’elle est appelée à l’effort de modernisation, d’adaptation aux exigences de l’époque et de finalité humaine.

Quand j’évoque l’image – disons irénique – de chef, je souligne son souci d’une présence réelle sur les théâtres nombreux d’action. Il marque une présence sans commune mesure avec ce que l’on a vécu et connu jusqu’ici. Et d’abord celui de l’antiterrorisme qui est au Maroc ce que les mécanismes, les techniques et moyens mobilisés sont à une forteresse jalousement et farouchement protégée. Non que notre pays puisse se targuer du risque zéro ou qu’il soit totalement à l’abri de tentatives criminelles, non qu’il s’érige en modèle exclusif de ce combat qui, tout en prenant une dimension planétaire, exhibe aussi les faiblesses de tous les Etats quels qu’ils soient et exige plus que la simple solidarité de principe, mais un engagement effectif.

Le Maroc a payé son tribut de violences depuis le début de ce millénaire et assez donné de lui-même pour ne pas être aujourd’hui ce que lui envient d’autres pays : un sanctuaire, l’exemple de la stabilité et le fournisseur du soutien précieux à beaucoup d’autres pays en matière de sécurité, de stratégie anticipatrice dans la lutte contre le terrorisme, dont pour une large part, Abdellatif Hammouchi aura été le maître d’œuvre et l’inspirateur inégalé. On mesure en effet le long chemin, traversé entre ce 15 mai 2015, date à laquelle Sa Majesté le Roi Mohammed VI l’a officiellement nommé à Casablanca à la tête de la DGSN ( Sureté nationale) et aujourd’hui : le communiqué du Cabinet Royal publié à cet effet en dit long sur l’estime et l’espoir fondé sur cet homme qui n’obéit qu’à une seule et unique règle, le devoir ! Qui avait fait ses preuves d’exemplarité, et d’abord celle – primordiale – de l’attachement irréductible à sa famille, la police.

Une nomination royale à la mesure des enjeux

La nomination suite à un Conseil de ministres par le Roi de Abdellatif Hammouchi était accompagnée d’un hommage évident. « Cette nomination s’inscrit dans le cadre de la Haute sollicitude dont Sa Majesté le Roi, que Dieu le préserve, entoure la famille de la Sûreté nationale et du souci du Souverain de garantir la paix et la sécurité des citoyens » indique le communiqué du Cabinet Royal. Et mieux encore : « Au regard de la compétence et de l’expérience dont M. Hammouchi a fait montre, cette nomination royale en cette période vise à insuffler une nouvelle dynamique à la Direction Générale de la Sûreté Nationale et à promouvoir et moderniser ses méthodes de travail au service des sujets de Sa Majesté le Roi… ».

Il n’est en effet pas meilleur hommage que celui que le Roi lui témoigne ici où se conjuguent avec pertinence le souci d’une police digne de ce nom et de notre pays, et l’impératif de la sécurité des citoyens. Assez en effet, de surcroît, pour justifier le cumul naturel soutenu par le Roi de directeur général des deux pôles, la DST et la Sureté nationale, autrement dit non pas simplement une innovation mais une transformation et un renforcement naturel et logique. C’est dire que jamais un tel paradigme n’a été officiellement vécu au Maroc. Il relève d’un critère de coordination, d’un souci fédérateur, de l’efficacité, de l’opérationnalité, de la réactivité voire de la proactivité que la mission sécuritaire dicte désormais.

Abdellatif Hammouchi, que l’on nous permette cette expression, a réinventé la police et sa nouvelle culture. D’abord en termes de langage, de perception par le peuple, de mœurs aussi. Il a crée une dynamique entre ce dernier et sa police. C’est à coup sûr l’aboutissement de grands et incessants efforts de pédagogie, l’incubation pour ainsi dire d’une propédeutique et de rapports sociaux, le personnel de cette famille intégrant à la fois les éléments de langage, un comportement civique qui force l’admiration. Autant dire que le regard – autrefois façonné à tort ou à raison par certains préjugés et une certaine défiance – change admirablement, faisant dire à certains que « la peur change de camp »…Le Directeur général ( Al-Moudir al-‘Am) a mis en place depuis des années une stratégie sécuritaire qui ne le cède en rien à des institutions comme le FBI aux Etats-Unis ou autres en Europe et dans le monde, il s’est inscrit d’emblée dans cette philosophie du « concept d’autorité » lancé en 1999 à Casablanca par le Roi Mohammed VI quelques mois après son accession au Trône , qui fut en quelque sorte la nouvelle frontière, la ligne de départ…

De changements radicaux en réformes nouvelles de grande ampleur, Si Hammouchi a transformé à la police et aussi le regard de l’opinion sur elle, celle-ci perçue désormais non pas comme la force répressive, mais une institution citoyenne sous l’autorité de laquelle tout marocain entend être protégé. El il l’est effectivement. Jamais en effet, et je le soutiens personnellement, le corps de la polie depuis sa création en 1957, n’a connu une aussi profonde transformation. Cette même famille, si diversifiée soit-elle, est désormais prise en charge convenablement et honorablement en ce que son statut et ses conditions existentielles évoluent régulièrement, au niveau des salaires de son personnel, des promotions marquées au sceau de la méritocratie et du critère démocratique, disons d’une irréversible transparence déontologique, enfin du conditionnel accès de plus en plus sollicité voire convoité aux concours…

Depuis quelques années, innovation majeure, la DGSN organise dans des villes différentes une opération « Portes ouvertes » pour le public où, durant quelques jours, il fait connaissance et découvre sa police nationale. Ces journées exceptionnelles, outre un devoir de communication, déclinent les réalisations en cours ou accomplies de la police, aux divers plans : humain, technologique, scientifique, pédagogique, discursive comprenant un champ large d’innovations qui nous donnent la mesure de l’évolution et des avancées d’une institution et de ses hommes et femmes en constante émulation et inclusion avec ce qui se passe et change dans le monde.

Le constat n’a rien d’un truisme, encore moins d’un slogan : L’entière opinion publique, clémente,  a désormais un regard plus que positif sur sa police. Cette profonde mutation est, à coup sûr, liée au travail menée quasiment dans les abysses depuis plus de vingt-ans maintenant sous l’égide du Roi Mohammed VI et avec son soutien pour réussir une parfaite cohésion entre les idéaux démocratiques, les aspirations du peuple à la sécurité et le parachèvement de notre modèle sociétal.

L’aura et la pédagogie internationale

Un portrait si contrasté serait à vrai dire incomplet et inachevé si d’autres contours, tenant de la dimension internationale du personnage, n’étaient apportés. Quand la France socialiste, dirigée alors par François Hollande, avait été sauvagement « attaquée » en 2015, par des terroristes venus de divers horizons – notamment de Belgique – , quand la salle de concerts du Bataclan a été l’objet d’attentats terroristes ayant provoqué la mort de 129 personnes et fait 352 blessés, un acte odieux revendiqué par l’Etat islamique – le plus sanglant de l’histoire de France -, les services de renseignements du Royaume du Maroc avaient tout simplement apporté une aide précieuse à leurs homologues français pour localiser et aider à retrouver l’un des principaux terroristes, sinon le cerveau  de la tuerie sanglante  du 13 novembre 2015, Mohamed Abaaoud.

Cette coopération franco-marocaine entre les services des deux pays, outre renforcer l’image de notre police, a aussi mis en exergue l’aura de Abdellatif Hammouchi et forcé le respect de ses homologues dans le monde. L’efficacité opérationnelle du Renseignement marocain s’est vu redorer tout à coup son blason ! A telle enseigne que même le lointain Sri Lanka ( Ceylan) a pu en bénéficier, puisqu’il a été alerté à son tour par le Maroc pour anticiper sa réponse contre des projets criminels d’attentats. Il a manifestement échappé à un carnage grâce à une amicale surveillance préventive marocaine.

On ne compte pas en effet de tels exemples depuis que le Maroc a pris sur lui , au sens le plus profond, de mettre au service d’autres pays sa longue expérience de lutte antiterroriste. Européens, Américains , pays arabes et africains ne dérogent point, chacun à sa manière, à cette inclinaison de recourir au soutien de la DGST marocaine pour anticiper, prévenir et se protéger face à un terrorisme rampant devenu une Internationale rampante… Abdellatif Hammouchi, comme diraient certains, devenu par la force des choses la vedette d’un combat et d’une expertise plus que louée, recommandée même. On  sollicite ses services à Qatar lors de la Coupe du monde de football, on  fait appel à lui lors des Jeux Olympiques de Paris, il est reçu en grande pompe par les dirigeants du FBI américain, de la CIA, par les dirigeants du Bundesnachrichtendienst (BND) d’Allemagne, décoré par le gouvernement d’Espagne, des Emirats arabes unis et autres à travers le monde.

Sur tous les fronts, vent debout, veilleur et éclaireur en même temps, le natif de la région du pré-Rif a accompli un parcours à la fois singulier et honorable ! Il est colleté à cette réalité fluide et complexe d’un Maroc engagé dans des soubresauts extensibles et, en même temps, chargés de défis majeurs. Hamouchi est le symbole d’une marche où l’intimité de l’être qu’il incarne se loge également dans un combat de vérité et de justice…

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