Des grandiloquences et mensonges de Tebboune
Par Hassan Alaoui
Depuis toujours, en effet depuis la création par la France de l’Algérie en 1962, le mensonge et la forfanterie – doublés d’un ahurissant mépris envers le Maroc – n’ont cessé de caractériser la diplomatie de ce pays au plan extérieur et de fourvoyer le peuple au plan intérieur. L’APS ( Agence Presse Service), ce bras armé de la propagande du régime militaire distille et manipule à sa guise l’information, quitte à la déformer toute honte bue.
C’est tout à fait ce qui vient de se passer à l’occasion de la rencontre entre Antony Blinken, secrétaire d’Etat américain et Mohamed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères, convoqué d’urgence pour s’expliquer. Le communiqué final de la rencontre publié au Département d’Etat américain a été non seulement trituré par le gouvernement algérien, mais réécrit dans une version et avec un langage qui n’ont jamais existé dans la réalité, au point que le département de Blinken s’est trouvé dans l’obligation d’apporter un démenti catégorique et les rectifications nécessaires qui n’honorent aucunement l’Algérie.
En effet, si l’affaire du Sahara marocain a été évoquée lors des entretiens entre Attaf et Blinken, c’est entre autres dans le cadre d’une perspective globale portant sur le Sahel et les événements qui le déchirent. C’est aussi pour appuyer les efforts de Satafan Da Mistura, envoyé spécial des Nations unies au Sahara. C’est ensuite pour rappeler la grande responsabilité de l’Algérie, en tant que partie prenante dans le conflit – citée dans toutes les résolutions du Conseil de sécurité. Tant et si bien que le communiqué officiel publié par Washington à l’issue de l’entretien parle et du Maroc, et de la Mauritanie, également de l’Algérie…et du polisario. Quatre protagonistes et parties concernées appelées à reprendre les rencontres de Genève , illustrées par le terme clair, net et inflexible de Table Ronde, ni plus, ni moins. Jamais Antony Blinken ne s’est limité à deux « parties » concernées – que seraient le Maroc et le polisario – comme le laissent entendre l’APS, El Moujahid, Al Watan, TSA et autres organes de propagande bâillonnés par le régime militaire algérien. Ces journaux, relayant les consignes du gouvernement militaire, ont tout simplement tenté de jouer encore une fois la désinformation.
Il convient de souligner qu’immédiatement après l’entorse faite au communiqué conjoint algéro-américain, le gouvernement américain a tenu à rétablir la vérité et le langage, acculant Alger à plus de retenue, à lui rappeler par la même occasion qu’elle viole les résolutions du Conseil de sécurité qui la désignent comme partie prenante du conflit, non seulement intéressée mais concernée pleinement. Elle aura beau déformer les contenus ici et là pour imposer cette image que le conflit du Sahara ne concerne que le Maroc et le prétendu polisario, rien n’y fait.
Tebboune, le bonimenteur et le joker de l’armée
Dans l’entrelacs bidouilleur des propos du président de la République algérienne, il y a comme on dit à boire et à manger, tellement ses propos suscitent l’embrouille et inspire des hauts-le-cœurs. On comprend en effet son irascible volonté de se positionner de nouveau à l’approche des élections présidentielles auxquelles le peuple algérien est convié, et encore plus son désir inquiet de courtiser les généraux pour lui offrir un second mandat.
Est-il sûr en revanche de séduire un Saïd Chengriha, ce faucon haineux qui semble faire la pluie et le beau temps ? Serait-il capable de convaincre l’armée qui, si réellement démocratie il y a, devrait lui demander des comptes et justifier un bilan plutôt désastreux de son mandat ? Tebboune avait été lamentablement « élu » en 2019 par seulement moins de 22% de voix, un taux d’autant plus grotesque que le nombre total des votants frôlait à peine moins de 32%. Abdelmajid Tebboune n’a pas réussi à être l’homme-lige des militaires, ni incarner cette force de renouveau qu’il n’a eu de cesse de revendiquer et de clamer à tout bout de champ.
Président potiche ? A coup sûr, doublé d’un mythomane qui aura de tout temps violé la bienséance et articulé son discours – outre un anti-marocanisme primaire – sur le mensonge. Dès son arrivée au pouvoir en 2019, M. Tebboune s’est fait une spécialité que ses prédécesseurs immédiats nous avaient bon gré, mal gré « épargnée » avec un tant soit peu d’élégance. Lui est allé tout de go dans l’agression verbale, pensant bien entendu détourner les revendications du mouvement du Hirak et recentrer ainsi le ciblage d’ennemis imaginaires, dont prioritairement le Royaume du Maroc. Il ne pensait pas si bien dire, ni moins faire…Ce président de la République mal élu, illégitime nous ramenait à vrai dire à l’ère de Boumediene, la langue fourchue et l’insulte délibérée en prime…
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On lui doit plus qu’à aucun d’autre cette montée en puissance du sentiment de haine et de la surenchère verbale contre le Maroc. Autrement dit, il complète celle d’un Chengriha dont l’obsession est nourrie d’une revanche, lui qui n’a jamais digéré d’avoir été fait prisonnier en février 1976 à la bataille d’Amgala par les Forces Armées Royales et, comble de l’humiliation, d’être exposé comme un vulgaire prisonnier à la presse internationale venue filmer le scénario cauchemardesque qui lui pend toujours au nez. Général chamarré, Saïd Chengriha ne peut pas ne pas se rappeler ce moment peu glorieux. Libre à lui en revanche de continuer à insulter le Maroc si ça lui chante. L’Etat algérien, un Etat militaire ni plus ni moins, dirigé depuis 1962 par des généraux et des colonels, s’est édifié d’emblée sur le principe psychodramatique de la haine du Maroc. L’Etat algérien est une fabrique du ressentiment et du mépris, sans légitimité historique, sans histoire ni origines, comme disait le général de Gaulle dans l’une de ses célèbres conférences de presse dont il avait le secret.
Boumediene, de son vrai non Boukharrouba, Bouteflika et tous les autres premiers dirigeants de l’Algérie indépendante avaient vécu à Oujda, ils y avaient pignon sur rue, bénéficiaient du soutien du peuple marocain et étaient entourés de la sollicitude du Roi Mohammed V, libérateur de la nation. On soulignera aussi que ce même Roi, jouissant d’un prestige à nul autre pareil dans le monde, ne concevait la libération du Maroc qu’en fonction de celle de l’Algérie, de nos « frères algériens », disait-il. Et quand la France lui proposait de récupérer la totalité de nos territoires spoliés déjà en son temps , autrement dit le règlement définitif du problème des frontières, le Sultan Mohammed V, tout à sa générosité, répondit, débonnaire : « Nous verrons ce problème avec nos frères algériens, une fois qu’ils seront libérés… ». Il ne croyait pas si bien dire !
Tebboune : nul passé glorieux, nul mérite
Abdelmajid Tebboune est né en 1945 et lorsque la guerre de libération du peuple algérien s’était enclenchée en novembre 1954, il n’avait pas encore 10 ans. En d’autres termes, il n’était impliqué dans aucun mouvement de résistance, et n’avait pris part à aucune guerre de libération ni participé à quoi que ce fût qui justifie un tant soit peu son « patriotisme » brandi de nos jours comme un colifichet. L’une des images – plutôt humiliantes – que l’on garde de lui, est celle de l’esclandre que lui avait infligée un certain Abdelmalek Sellal , alors premier ministre, lui passant un « savon » public et l’accusant d’incompétence. On gardera cependant encore cette image du « rentre dedans », érigée dès son arrivée au pouvoir en 2019 contre le Maroc, devenue son antienne. Il a repris la méthode de Boumediene, coupé les relations avec le Maroc, désigné comme la cible privilégiée, détruit enfin tout espoir que nos deux peuples, envers et contre tout, nourrissent : la paix et la fraternité.