Des parlementaires appellent à une meilleure promotion du tourisme
Des groupes parlementaires à la Chambre des conseillers ont appelé, mercredi, à déployer davantage d’efforts en vue de promouvoir le secteur touristique national et de conforter le rayonnement international du Maroc.
Lors d’une séance plénière consacrée à l’examen du rapport de la commission d’enquête parlementaire sur l’Office national marocain du tourisme (ONMT), les groupes parlementaires ont souligné la nécessité de conjuguer les efforts entre tous les départements et de renforcer la coopération entre l’État et les régions en vue de promouvoir le tourisme au Maroc.
Dans ce cadre, le groupe istiqlalien de l’unité et de l’égalitarisme a indiqué que tous les indicateurs de la gestion par l’Office de l’un des secteurs stratégiques démontrent que cette institution trouve des difficultés pour mener sa mission, notamment la contribution à la réalisation des objectifs de la vision 2020, en dépit d’importantes enveloppes budgétaires allouées aux différents programmes liés à la promotion touristique.
De même, le groupe a noté que l’aide financière accordée aux compagnies aériennes ont augmenté d’une manière constante, en l’absence de toute évaluation réelle des compagnies bénéficiaires, et qui n’ont pas réalisé les objectifs escomptés pour augmenter le nombre des touristes et les encourager à choisir la destination du Maroc.
Parmi les importants dysfonctionnements établis dans le rapport, figurent »la mauvaise gestion des budgets accrédités aux délégations de l’Office à l’étranger et aux activités de promotion aux résultats limités, déplore le groupe.
Pour sa part, le groupe Authenticité et Modernité a fait savoir que le Royaume du Maroc ne bénéficie pas convenablement de ses atouts touristiques, malgré les efforts fournis dans ce sens, précisant que le Maroc n’exploite que le quart de ses potentialités touristiques, soit 350 sources touristiques sur 1.450 dont dispose le Royaume.
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L’Office n’a pas réussi à commercialiser le produit touristique national, selon les normes internationales et les méthodes innovantes pour renforcer l’attractivité, notamment en l’absence d’une vision claire et d’une politique raisonnable en matière de tourisme rural et d’offres au profit de la classe moyenne, a-t-il ajouté.
Quant au groupe Justice et Développement, il a appelé à prendre en considération les remarques soulevées par le rapport au niveau financier, citant la non justification de certaines dépenses comme celles octroyées aux délégations installées à l’étranger.
Le rapport fait état d’une problématique au niveau de la gestion du secteur touristique en général et l’ONMT en particulier, étant donné qu’il est le premier responsable de la promotion touristique, a poursuivi le groupe parlementaire, tout en s’interrogeant sur l’objectif de 20 millions touristes en 2018, alors qu’il s’agit seulement de 11 millions visiteurs dont une grande partie est constituée des RME.
Quant au groupe haraki, il a souligné que le secteur touristique constitue l’un des piliers de l’économie nationale, dans la mesure où il contribue à la création d’opportunités d’emploi, le transfert des devises et la mise en valeur du patrimoine civilisationnel, identitaire et culturel du Royaume, notant que les objectifs établis dans les plans, les programmes et les stratégies de l’Office » n’ont pas réalisé les objectifs escomptés. Au contraire, le groupe constate « une régression et des anomalies dans les chiffres et les indicateurs annoncés ».
Le groupe a plaidé, dans ce sens, pour l’adoption d’une stratégie globale du tourisme et d’une approche intégrée, prenant en considération l’aspect juridique, économique et social, tout en insistant sur la nécessité d’instaurer une bonne gouvernance dans la gestion de ce secteur.
Pour sa part, le groupe du Rassemblement national des indépendants a appelé le gouvernement à accorder un intérêt aux recommandations du rapport, en vue d’enrichir les procédures de gestion au sein du l’Office et dans les autres établissements publics, à même de prendre les mesures restrictives et disciplinaires qui s’imposent.
Le groupe a considéré que l’Office doit être responsable, non seulement de la commercialisation de la destination Maroc, mais aussi de la promotion »la marque Maroc », notant que la réalisation de ces objectifs est tributaire de la mobilisation, au profit de l’ONMT, des ressources financières et logistiques nécessaires, ainsi que des compétences humaines spécialisées dans plusieurs domaines.
Pour la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), le secteur touristique n’a pas pu réaliser les objectifs escomptés, mettant l’accent sur la nécessité de redynamiser la vision 2020 et de la donner un nouveau souffle, à travers l’élaboration de nouveaux objectifs réalisables, et ce en partenariat avec tous les intervenants.
De son côté, le groupe socialiste a souligné que »la politique générale suivie dans ce domaine n’a pas pu traduire les aspirations et les objectifs fixés par les stratégies et les visions adoptées dans le secteur touristique, en raison de la faiblesse du système de gouvernance administrative et financière adoptée par tous les établissements impliqués dans ce secteur, et en tête l’ONMT ».
Le groupe a rappelé que la Cour des comptes avait évoqué, dans son rapport de 2013, ces dysfonctionnements entachant la gestion de l’ONMT, mentionnant les limites des stratégies élaborées pour développer le tourisme national.
De son côté, l’Union marocaine du travail a souligné que le succès de toute stratégie touristique nécessite la conjugaison des efforts et la coordination entre tous les intervenants en vue de réussir la politique touristique au Maroc, et de pallier les déficiences dans les stratégies adoptées telle que la vision 2020.
À l’issue de cette séance, la Chambre des conseillers a adopté une décision ordonnant la publication du rapport de la commission d’enquête parlementaire sur l »Office national marocain du tourisme dans le bulletin officiel parlementaire.